Gabriel Attal a été surpris par l’annonce de la candidature d’Elisabeth Borne à la tête du parti Renaissance, révélée lors d’une interview accordée au Parisien mercredi 21 août à dix-huit heures. Dans son élocution, l’ancienne première ministre a souligné l’importance de maintenir l’unité au sein du parti, écartant ainsi l’idée d’en faire une formation politique centrée autour d’une personne. Cependant, ses propos visent directement Gabriel Attal, ex-premier ministre qui convoite également le poste et qu’elle n’a pas jugé nécessaire de prévenir avant son annonce. Mme Borne a notamment affirmé qu’il n’était pas approprié de diriger le parti tout en présidant un groupe parlementaire. En effet, M. Attal est également à la tête du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée Nationale.
Les hostilités ont débuté dans les médias. Aurore Bergé, députée Renaissance des Yvelines, a pris la parole sur France Inter le matin suivant pour apporter son soutien à la députée du Calvados, s’assurant de sa présence à ses côtés durant la campagne. Un peu plus tôt, Clément Beaune, ancien ministre délégué aux transports, faisait l’éloge de l’expérience de Mme Borne sur TF1. Il a souligné sa victoire dans une circonscription rurale contre le Rassemblement National, en contraste avec Gabriel Attal qui a conservé son siège dans une circonscription favorable des Hauts-de-Seine.
Les appuis clés de l’ancienne chef du gouvernement n’ont pas hésité à critiquer subtilement celui qui lui a succédé à Matignon. « On ne peut pas exercer la fonction de [président de groupe] à temps partiel », a fait écho Mme Bergé, ayant occupé ce poste entre 2022 et 2023. De son côté, M. Beaune a souligné que son camp avait connu « deux échecs électoraux ». « Ce n’est pas un seul individu qui pourra miraculeusement résoudre la situation », a-t-il soutenu, alors que M. Attal avait été présenté comme le bouclier anti-Bardella du groupe présidentiel lors des élections européennes, puis s’était lancé avec enthousiasme dans les élections législatives.
« Désir de revanche »
Cette intervention concertée est assez intéressante, étant donné les clivages politiques significatifs entre Mme Bergé et M. Beaune, au point de frôler la répulsion. « Le fait qu’ils n’aient pas les mêmes convictions mais soient prêts à appuyer Elisabeth Borne prouve qu’elle fait l’unanimité, ce dont le parti a besoin », réplique le député Renaissance de Moselle, Ludovic Mendès, un autre fidèle de Mme Borne.
À ce duo surprenant s’ajoute un troisième acteur : Gérald Darmanin. Son soutien public à Elisabeth Borne pourrait bientôt être annoncé. Ce qui est encore plus surprenant, c’est que Mme Borne avait vivement critiqué le ministre de l’intérieur lors de sa rentrée politique à Tourcoing (Nord), il y a un an exactement.
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