Bien que l’été ne soit pas encore terminé, la rentrée politique a déjà commencé. Ce week-end a marqué le début des universités d’été pour plusieurs partis politiques, dont La France insoumise (LFI), les Verts et le Parti communiste. Ces événements semblent avoir retrouvé une nouvelle énergie depuis 2022. Suite au tumulte politique de 2017, des partis comme le Parti socialiste (PS) ou les écologistes avaient soit annulé, soit grandement réduit l’ampleur de ces rassemblements.
Cette année marque une renouveau avec notamment les écologistes qui, organisant ces journées d’été depuis la création du parti il y a quarante ans, attendent un record de 3 000 participants à Tours. De son côté, le PS ne partage pas encore de chiffres exacts, mais évoque une augmentaion des inscriptions pour leur événement à Blois la semaine prochaine. Cependant, ces chiffres restent encore loin des sommets atteints par le PS en 2011, lorsqu’ils revendiquaient 5 000 militants présents à La Rochelle. Le déplacement de l’événement à Blois a également réduit les coûts pour le parti, selon un responsable de l’organisation.
Pour Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à Sciences Po Lille et à l’université de Lille, l’université d’été du PS à La Rochelle était devenue une référence, le modèle ultime de l’université d’été politique. Traditionnellement, ces rassemblements étaient des occasions de formation pour les militants, avec des ateliers et des conférences. Ils sont devenus au fil du temps des moments de convivialité entre militants ainsi que des événements médiatiques incontournables de la rentrée. Si l’aspect médiatique prédomine aujourd’hui, les autres aspects restent toujours importants.
Le transport, le logement et les frais d’inscription à ces événements politiques peuvent être couverts par les militants. Ils sont probablement plus attirés par les ateliers programmés et les opportunités de réseautage avec d’autres militants que par la perspective de rencontrer les leaders nationaux des partis. LFI, par exemple, organise ses « Amfis » depuis 2017, offrant près de cent rendez-vous (conférences, formations, entretiens, etc.) en quatre jours, sans même compter les concerts, pièces de théâtre ou films diffusés, ou même les Amfis Jeunes qui sont organisés en début de semaine.
Les partis de gauche semblent être les plus fidèles à cette pratique, mais les premiers exemples viennent de la droite : les Jeunes Giscardiens dans les années 1970, puis le RPR dans les années 1980. Emilien Houard-Vial, chercheur et enseignant en sciences politiques, note que traditionnellement, ces événements sont plus un lieu de sociabilité pour le parti, où il peut montrer la bonne entente de ses dirigeants et son dynamisme, plutôt qu’un lieu de formation. Par exemple, pour le parti Reconquête!, l’université d’été annoncée se résume à un banquet et à un discours d’Eric Zemmour. Les Républicains, à l’heure actuelle, n’ont rien prévu.
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