Une agitation politique ne va pas renverser les anciens usages. C’est le vendredi 23 août qu’Emmanuel Macron va accueillir à l’Elysée les leaders de la coalition présidentielle, dans le but d’approuver un nouveau Premier Ministre. Le repas de travail est prévu pour 13h dans la salle Murat, où le Président a la tradition d’inviter régulièrement les dirigeants de son parti et les chefs du groupe de son alliance, accompagnés de quelques ministres clés.
Cette réunion adoptera un format similaire à ceux qui ont eu lieu au palais depuis 2017. Au point que François Patriat, le plus ancien des invités et leader des forces présidentielles au Sénat, prévoit que Bruno Le Maire et Gérald Darmanin seront présents – ce qui ne va pas se produire. Il s’agit sûrement d’une question d’habitude.
Cette mise en scène orchestrée par l’Elysée vise à démontrer la solidité du « camp présidentiel » autour de son leader Emmanuel Macron, en réponse à l’unité de la gauche sous l’étendard du Nouveau Front populaire. Cependant, elle ne trompe pas grand monde, alors même que l’équilibre des forces a été ébranlé au sein du soi-disant « bloc central » le soir des élections législatives, le 7 juillet 2024.
Depuis sa nomination à Matignon en janvier, Gabriel Attal sera toujours assis en face du Président, comme le veut le protocole. Cependant, il s’adressera à lui en sa capacité de président du groupe Ensemble pour la République (EPR), dans une ambiance lourde. Les relations sont tendues avec le chef de l’État depuis que M. Attal a exprimé son désaccord avec sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et qu’il a manœuvré pour être élu chef du groupe, malgré l’opposition du chef de l’État.
Le cercle d’Edouard Philippe a exprimé leur souhait d’avoir des rencontres individuelles avec le futur premier ministre, plutôt que des réunions avec les alliés de la coalition sortante. Ils estiment que leur groupe politique a cessé d’exister simultanément à l’Assemblée. Bien que leur désir n’ait pas été exaucé pour le moment, ils s’attendent à ce que ce sera le cas lorsque le prochain leader politique lancera un nouveau round de consultations.
La rencontre promet de susciter des débats, d’autant plus lors de la présentation du « pacte d’action » de Gabriel Attal le mardi 13 août. Ses conseillers ont souligné l’importance de parvenir à un programme commun avec Horizons et le MoDem. Cependant, ces deux formations sont contre cette initiative. Marc Fesneau, le président du groupe MoDem, a déclaré de manière catégorique qu’il serait préférable si chaque groupe formulait sa propre plateforme avec ses propres 150 à 200 voix.
Laisser un commentaire