Même si Elisabeth Borne avait été pressentie pour prendre le leadership du groupe Ensemble pour la République (anciennement Renaissance) à l’Assemblée, elle a cédé la place à son successeur, Gabriel Attal. Aujourd’hui, l’ancienne Première Ministre annonce clairement son intention de diriger le parti présidentiel Renaissance, suite à Stéphane Séjourné, le secrétaire général actuel, comme elle l’a fait savoir lors d’une interview avec Le Parisien, publiée en ligne le 21 août.
Borne a exprimé son désir d’utiliser son expérience au profit du parti : « Je souhaite mettre mon expérience au service de cette tâche, avec humilité et grande collaboration. Oui, je suis candidate pour la direction de Renaissance » a-t-elle déclaré. Elle a souligné l’importance de rallier de nombreux membres car la préservation de l’unité du parti est cruciale, surtout à un moment où le parti est en pleine faiblesse et sujet à des dissensions suite à la dissolution de l’Assemblée.
Pour elle, le rôle du parti ne doit pas se limiter à être une arène présidentielle, mais doit focaliser son attention sur la réflexion de fond et la mobilisation des militants.
Gabriel Attal, l’ex-Premier Ministre et actuel député des Hauts-de-Seine pourrait également viser le poste de leader du parti. Cependant, Borne, qui a été cheffe de gouvernement (2022-2024) et est maintenant députée de Calvados, rappelle qu’il n’est pas courant d’assumer le rôle de président de groupe tout en dirigeant le parti.
« Gabriel Attal, notre président de groupe à l’Assemblée nationale, est très apprécié pour son dynamisme et son savoir-faire. Nous pensons qu’il préfère diriger le groupe plutôt que de devenir le secrétaire général du parti, ce qui l’obligerait à quitter le groupe », déclare-t-elle.
Au sein du parti de Renaissance, elle souhaite se concentrer sur le déficit d’ancrage local que le parti présidentiel a subi, en préparation des prochaines élections municipales de 2026. Elle balaye toute rivalité potentielle avec son ancien ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui occupe toujours un rôle actif au sein du gouvernement démissionnaire.
Dans le contexte politique actuel, suite aux élections législatives qui ont vu une Assemblée plus divisée que jamais et où « aucun parti n’appliquera son programme », l’ancienne première ministre, qui a géré une majorité relative pendant deux ans, estime qu’il est nécessaire de nommer un Premier ministre qui ne génère pas une opposition de 289 députés prêts à voter une motion de censure dès sa nomination.
« Pour ce faire, il faut rassembler la gauche progressiste – c’est-à-dire ceux du PS qui rejettent l’extrémisme de LFI, le bloc central (Renaissance, Horizons, MoDem), le groupe Liot et la droite républicaine » afin de trouver des compromis, texte par texte, déclare encore Elisabeth Borne. Elle évoque des compromis possibles autour de textes de loi tels que la loi sur l’orientation agricole ou la loi sur la fin de vie, ou sur la proportionnelle.
Elisabeth Borne se dit également satisfaite de la série d’échanges organisée par Emmanuel Macron, le vendredi 23 août, à l’Élysée avec les dirigeants de partis et de groupes parlementaires pour nommer un Premier ministre.
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