Suite à des discussions intensives, elle a réussi à unifier les partis de gauche. Le vendredi 23 août, elle tentera de persuader Emmanuel Macron dans le cadre des consultations politiques initiées par le Palais de l’Elysée pour former un nouveau gouvernement. Lucie Castets, la candidate proposée par le Nouveau Front Populaire (NFP) pour le poste de Premier ministre, présente à Libération sa stratégie pour cette consultation, affirmant être prête aux « compromis ». Elle expose ensuite les actions de son programme, focalisées spécialement sur les problématiques fiscales.
La haute fonctionnaire de la Mairie de Paris se dit « résolument calme » pour cette rencontre tout en affirmant que « on s’est enlisé trop long ». Ceci survient plus d’un mois après la démission du gouvernement de Gabriel Attal. « Nous lui ferons savoir que nous sommes disponibles pour collaborer, que nous sommes consciencieux et unis. Il est indispensable que nous démontrions notre détermination à progresser.
Le NFP, qui a été le premier invité par le chef d’Etat suite à sa réussite lors des législatives, se présentera ensemble à cette convocation, accompagné de Lucie Castets, leur choix pour le poste de premier ministre, dont l’Elysée a validé la présence malgré qu’elle ne soit ni députée ni leader d’un parti.
« Il est temps de désigner un gouvernement », a renchéri Alexis Corbière, le représentant de Seine-Saint-Denis, lors d’une interview sur Franceinfo, en soulignant que « même sous la IVe République les gouvernements démissionnaires » n’ont jamais connu des « périodes si longues ».
« Une candidature féministe »
Mme Castets estime peu crédible la menace de La France Insoumise (LFI) de destituer Emmanuel Macron. LFI a créé une controverse en faisant appel à l’article 68 de la Constitution, qui autorise le parlement à destituer le président en cas de « violation de ses obligations clairement incompatible avec son mandat » si deux tiers du parlement votent en faveur.
Face à l’initiative extrême de LFI, sans possibilité de succès, la candidate progressiste privilégie la négociation, sachant qu’elle aura besoin de l’appui d’un centaine de députés supplémentaires pour obtenir la majorité à l’Assemblée. « Nous prouverons [à Emmanuel Macron] que les initiatives promues par le NFP peuvent engendrer un consensus », déclare l’activiste dédiée à la protection des services publics, se montrant optimiste pour « parvenir à des accords sur [les] questions clés [du NFP], tels que l’annulation de la réforme des retraites, le pouvoir d’achat, les conditions de travail, la question des services publics et l’écologie ».
« Nous nous rendrons en groupe avec le Nouveau Front populaire pour rappeler au président qu’il doit respecter la volonté du peuple et désigner immédiatement Lucie Castets à Matignon », a réagi la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, interrogée sur France Inter. « Nous revendiquons le fait de replacer le Parlement au coeur de notre démocratie (…). Par conséquent, nous nous efforcerons de trouver des majorités », a ajouté Mme Panot, soulignant qu' »une majorité est favorable à l’annulation de la réforme des retraites à 64 ans ».
Quant à la réforme des retraites, qui serait son premier acte si elle est nommée première ministre, Mme Castets a exprimé son désir de signer un décret repoussant son application. La candidate du NFP a également expliqué à Libération son plan d’action pour le budget 2025, premier défi législatif qui attend l’Assemblée. « Nous sommes en train d’étudier la question et nous serons capables d’apporter des modifications significatives avant le vote du budget », affirme-t-elle.
Mme Castets, lors d’une récente interview, a fait part de ses efforts pour travailler sur des réformes fiscales. Ces réformes, prévues pour 2024, ont le potentiel de générer plusieurs milliards d’euros et pourraient même atteindre plusieurs dizaines de milliards d’euros en 2025, le tout dépendant du calendrier législatif. Si elle est nommée à Matignon, Mme Castets prévoit de compléter ces réformes en quelques semaines seulement.
Faisant preuve d’ambition et d’engagement, elle espère qu’en étant une candidate féministe et de gauche, elle peut influencer un changement dans la façon dont les gens pensent. Elle a conclu son interview avec un sentiment d’optimisme, espérant que ses efforts seraient constructifs et valorisés.
Laisser un commentaire