Catégories: Politique
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19 août 2024 8 h 11 min

« Gauche déchirée après menace destitution Macron »

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Le décès de l’acteur Alain Delon le dimanche 18 août a sans doute éclipsé le dernier mouvement stratégique de Jean-Luc Mélenchon, ce qui pourrait être attribué à l’apathie estivale du public. Cependant, le fondateur de La France Insoumise (LFI) a ébranlé une fois de plus le paysage politique de gauche, créant des tensions au sein de la fragile formation du Nouveau Front Populaire (NFP), mise en place à la hâte pour les élections législatives à venir.

Jean-Luc Mélenchon, en collaboration avec Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, et Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire, a publié un texte dans La Tribune le dimanche. Dans ce texte, ils accusent Emmanuel Macron de commettre un « assaut institutionnel » et un « abus de pouvoir ». Dans cet avertissement sérieux, LFI exige du président qu’il accepte le résultat des élections législatives et qu’il nomme Lucie Castets comme première ministre. Sinon, le mouvement invoquera l’article 68 de la Constitution, qui permet le renversement du président en cas de « manquement à ses devoirs ».

Cette action de LFI a été élaborée en secret et en dehors de la toute nouvelle union de gauche. Manuel Bompard a simplement informé ses collègues de la publication du texte le lendemain via un message SMS envoyé le samedi.

En pratique, la possibilité d’appliquer l’article 68 de la Constitution semble improbable, compte tenu de la situation politique actuelle. Pour commencer, une résolution doit être approuvée par une majorité de deux tiers à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ensuite, une haute cour, composée de membres des deux chambres, dispose d’un mois pour prendre une décision, également par une majorité de deux tiers. De plus, la légitimité juridique de cette initiative serait défiée. « Le président de la République agit conformément à son rôle constitutionnel. En absence de majorité, il s’entretient avec les groupes politiques pour nommer un premier ministre », explique l’Elysée, dénonçant « une agitation peu en accord avec l’esprit de la République et les termes de la Constitution » et soulignant un « goût pour le chaos peu rassurant ».

Au-delà de la question de la faisabilité de cette procédure, ce sont surtout les effets politiques de cette action qui préoccupent le PS, les écologistes et le PCF, à quelques jours d’un rendez-vous important avec Emmanuel Macron, en la présence de Lucie Castets. Dimanche, tous se sont distanciés de leurs alliés agités, conscients que cette menace risque de compromettre définitivement les possibilités de gouvernance du NFP, en donnant au président une bonne raison de repousser leur candidate pour Matignon.

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