Le nombre de femmes au sein de l’Assemblée nationale a une fois de plus diminué. Suite aux élections législatives de juillet, seules 208 femmes siégeront, représentant 36 % des députés. En comparaison, 215 femmes étaient présentes en 2022 et 224 en 2017. Cette tendance à la baisse est surprenante, alors que la présence féminine augmente dans les parlements d’autres pays.
Les partis politiques justifient ce phénomène par la nécessité de mener une campagne rapide. Selon Kévin Pfeffer, trésorier du Rassemblement national (RN), il est difficile de trouver un nombre égal de femmes et d’hommes en se retrouvant avec si peu de temps pour choisir les candidats.
Réjane Sénac, directrice de recherche au CNRS et autrice d’un ouvrage sur ce sujet, observe que lorsque les enjeux électoraux sont grands, les partis choisissent souvent moins de candidates, à l’exception de ceux qui militent pour la parité depuis leur fondation, comme les Verts. Les formations politiques préfèrent généralement investir leurs députés en place. De plus, les femmes sont sous-représentées au sein des commissions d’investiture, ce qui peut conduire à un cycle de nominations masculines.
Historiquement, la France a eu du mal à atteindre la parité. Les femmes n’ont reçu le droit de vote qu’en 1944 et leur présence au sein de l’Assemblée nationale a fortement décliné pendant les mandats du général de Gaulle. Les lois sur la parité adoptées au début des années 2000 ont permis d’améliorer légèrement la situation, par exemple en instaurant des sanctions financières pour les partis qui ne proposaient pas suffisamment de candidates lors des élections législatives.
Malgré cela, il existe toujours des disparités entre les partis.
Selon Sandrine Lévêque, une professeure de sciences politiques à l’Université de Lille et co-autrice du livre Femmes en politique (La Découverte, 2006), un imaginaire masculin domine toujours le pouvoir politique. La conception du rôle de député s’est formée lors de la Troisième République, une période où les femmes étaient exclues. Des qualités perçues comme masculines comme la compétence technique, parler haut et l’affirmation de soi sont glorifiées. Ce stéréotype est également adopté par le président Emmanuel Macron, qui exhibe des images de lui à la salle de gym et s’entoure de conseillers majoritairement masculins.
Cependant, tous les partis politiques ne sont pas à l’identique. Par exemple, La France insoumise avait une stricte parité dans sa sélection de candidats pour les législatives de juillet, alors que seulement 32,8 % des candidats des Républicains étaient des femmes et chez Eric Ciotti, le pourcentage se réduit à 17,5 %. De plus, le nombre de candidates désignées par la coalition présidentielle pour les législatives de 2024 a diminué de 6,3 % par rapport à 2017.
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