Face à une pénurie de temps et d’inspiration, les députés du parti Les Républicains (LR) ont opté pour un nom plus simple pour leur groupe à l’Assemblée nationale : Droite républicaine. Le choix s’est discuté sur une courte période de deux jours après le second tour des élections législatives du 7 juillet, rapporte Annie Genevard, la secrétaire générale du parti et députée de la 5e circonscription de Doubs. Parallèlement, Laurent Wauquiez a succédé à Olivier Marleix comme nouveau président du groupe.
De leur côté, les sénateurs LR envisagent également de changement de nom, bien que la décision finale demeure inconnue. Annie Genevard, doublement aux responsabilités en tant que vice-présidente de l’Assemblée nationale, considère cette possibilité comme étant logique. Ces avancements suggèrent un imminent rebranding du parti Les Républicains, un secret que les dirigeants ne tentent plus de garder. En effet, pour Fabien Di Filippo, député de Moselle, le nom Les Républicains ne porte plus que des déceptions, des trahisons et des échecs.
Le parti de la droite est historiquement connu pour sa flexibilité en termes d’appellation. Depuis l’après-guerre, il a assumé six différents noms, modifiant continuellement son image en fonction des évolutions ou crises politiques. Par exemple, en plein conflit d’Algérie, le parti avait adopté le nom de l’Union pour la nouvelle République pour appuyer Charles de Gaulle, alors au pouvoir pour résoudre cette situation, avant de devenir l’Union des démocrates pour la République en 1967.
Suite à l’élection du centriste Valéry Giscard d’Estaing en 1974, le parti gaulliste s’est transformé en Rassemblement pour la République (RPR) en 1976, dirigé par un jeune Jacques Chirac. En 2002, il a pris le nom d’Union pour la majorité présidentielle (UMP) suite l’ascension inattendue de Jean-Marie Le Pen et l’extrême droite au deuxième tour de l’élection présidentielle. Les Républicains ont vu le jour en 2015 pour effacer les scandales liés à Nicolas Sarkozy, les financements libyens de la campagne présidentielle de 2007, l’affaire Bygmalion et l’échec face à François Hollande en 2012.
« Changer de nom est souvent plus simple que de modifier en profondeur »
Cependant, cette tendance ne se limite pas au parti de droite. Malgré une croissance notable, grâce à leurs succès aux élections européennes de 2019 et aux municipales de 2020, le parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV) n’a pas réussi à séduire lors des élections présidentielles de 2022, voyant leur candidat, Yannick Jadot, obtenir 4,6 % des voix. En octobre 2023, quelques mois après l’arrivée de la nouvelle secrétaire générale, Marine Tondelier, EELV a choisi de changer de nom et est devenu Les Ecologistes. « C’est en ligne avec notre objectif d’ouverture », a expliqué le délégué général du parti, Augustin Augier.
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