×
google news

« Courson esquive réforme des retraites sous pression »

Charles de Courson, le nouveau rapporteur général du budget et membre du parti centriste, a renvoyé la proposition de loi concernant l’annulation de la réforme des retraites à la présidence de l’Assemblée nationale. Cette décision survient malgré la mise en sommeil des travaux parlementaires durant la pause estivale. Alors que les ministres du groupe Libérés, Indépendants, Outre-mer et Territoires viennent de perdre la direction du budget par surprise, ils semblent toujours être impliqués politiquement.

Mathieu Lefèvre du Val-de-Marne et d’autres membres du groupe Ensemble pour la République de la commission des finances ont écrit à Charles de Courson le 25 juillet pour connaître sa position sur la proposition de loi. Le champ de débat n’est pas juste politique mais aussi constitutionnel, car, comme l’indique l’article 40 de la Constitution, les propositions et amendements ne sont valides que s’ils ne diminuent pas les ressources de l’État ou n’entraînent pas de nouveaux coûts.

Dans leur courrier, les députés du groupe Ensemble pour la République soulignent que la réforme des retraites a un impact important, environ 14 milliards d’euros par an, sur le budget du pays. « Puisque vous occupez une fonction de premier plan, nous sommes convaincus que vous appréciez le maintien de cet équilibre », écrivent Mathieu Lefèvre et ses collègues à Charles de Courson.

Dans une lettre datée du 26 juillet dont Le Monde a eu connaissance, Charles de Courson exprime son désaccord avec la proposition d’augmenter l’âge de la retraite à 64 ans. Par ailleurs, il fournit une réplique régulationnelle à la question constitutionnelle qui lui a été adressée. « Selon l’article 89 du règlement de l’Assemblée nationale, c’est au bureau de l’Assemblée ou à certains de ses membres qu’incombe la responsabilité d’évaluer la viabilité financière des propositions de loi avant leur soumission. » Ce fait est d’importance alors que le Nouveau Front populaire possède la majorité dans cet édifice crucial du Palais-Bourbon. Pour cette raison, La France insoumise (LFI) a rapidement introduit une nouvelle proposition d’abrogation.

Cela ne clôt pas entièrement la question : les interprétations de l’article 40 sont notamment compliquées. La coutume est que son application soit moins rigoureuse pour les propositions de loi que pour les amendements, afin de ne pas entraver l’initiative parlementaire. En outre, la plupart du temps, les députés assujettissent leurs propositions à une condition pour éviter la sanction de l’article 40. Dans ce cas précis, la proposition de loi de LFI est conditionnée par l’introduction d’un impôt sur la fortune écologique.

Il ne vous reste que 12.85% de cet article à lire. Le reste est accessible uniquement aux abonnés.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 10
Politique

RN affiche impuissance à l’Assemblée

1 novembre 2024
« Mesdames et Messieurs, que sommes-nous en train de faire en ce moment ? Une question qui s'est posée pour beaucoup de membres du parlement lors des échanges du jeudi…
example 2100
Politique

Budget 2025 : amendements fragiles

31 octobre 2024
Depuis une dizaine de jours, les débats sur le budget ont commencé et le déroulement reste inchangé. Les auteurs des amendements sont fiers de chaque adoption, soutenant que le budget…
example 2093
Politique

Dirigeants CGT-Agroalimentaire condamnés sursis

31 octobre 2024
La CGT est dans une situation défavorable suite à une condamnation de sept responsables et anciens dirigeants de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (FNAF). Le 31 octobre, la 15e…
example 2081
Politique

Paris limite trafic hypercentre lundi

31 octobre 2024
L'administration municipale de Paris a émis une directive le jeudi 31 octobre instituant une Zone À Trafic Limité (ZTL) au centre de Paris, bloquant l'accès aux véhicules qui passeraient simplement…