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Premières mesures de Castets à Matignon

Le jeudi 25 juillet, la pression fut exercée par la gauche sur le président afin qu’il nomme à Matignon sa favorite, Lucie Castets. Ayant détaillé quelques-unes des mesures qu’elle aurait mis en place si elle était nommée, elle reste optimiste quant à la stabilité d’un gouvernement dirigé par le Nouveau Front populaire, malgré son récent passage sous les projecteurs médiatiques.

En promettant que son arrivée à Matignon serait marquée par la signature d’un décret suspendant l’application de la réforme qui décale l’âge de la retraite à 64 ans, Castets a l’intention d’invalider la réforme la plus notoire et contestée du second mandat de Macron. Une fois cette étape franchie, un projet de loi pour abolir totalement la réforme serait proposé par son gouvernement.

L’adoption de ce calendrier est une stratégie du Nouveau Front Populaire (NFP) pour désamorcer les offensives de l’opposition, notamment celle du Rassemblement National qui a annoncé vouloir présenter une proposition de loi d’abrogation leader le 31 octobre à l’Assemblée Nationale. Fait intéressant, Castets ne s’est pas opposée à l’idée de voter certains textes en accord avec l’extrême droite, une question souvent controversée à gauche. Cette problématique, comme elle l’a précisé, « doit être débattue », tout en insistant sur sa volonté de soutenir des « coalitions de vote » au cas par cas.

En tant que Haute fonctionnaire engagée dans la préservation des services publics, Castets a prévu sa première visite de candidate à Matignon ce samedi à Roubaix, où elle visitera un hôpital. Dans l’éventualité de son accession au poste de première ministre, elle a fait part jeudi de son souhait d’augmenter les salaires minima, le point d’indice des fonctionnaires et de lutter contre la pauvreté ressentie par les Français en revalorisant les minima sociaux.

Pour cette « stratégie globale », elle n’a pas éliminé l’idée d’appliquer un décret, mais cela se fera après avoir mené « des discussions et des consultations, particulièrement avec le secteur syndical ». Cette garantie est pour elle un moyen d’assurer « une modification de la méthode » en réponse à la « violence » des années Macron. Cependant, elle n’a pas mis de côté la possibilité d’invoquer l’article 49.3 de la Constitution pour imposer une loi sans scrutin. Ce serait uniquement « lorsqu’il sera nécessaire de promulguer une loi soutenue par la grande majorité des Français », a-t-elle soutenu, malgré le fait que seulement 193 députés la représentent, bien en dessous de la majorité requise de 289.
Sur d’autres questions comme l’énergie nucléaire, elle a admis que le dialogue doit continuer parmi les membres du NFP, où il n’y a pas de consensus sur le sujet. « Notre tâche est de construire un programme jour après jour, mois après mois », a-t-elle admis.
Le chef d’Etat français a incité les partis politiques à une « pause olympique », affirmant qu’il n’a pas l’intention, avant « mi-août » au plus tôt, de désigner un nouveau cabinet basé sur une « coalition la plus large » pour « opérer et procurer la stabilité ». Mais la gauche dénie cette pause imposée pendant que le NFP est en tête aux élections législatives, un scrutin qui n’a pas débouché sur une majorité suffisante pour aucun parti. La pause olympique « n’est pas inscrite dans la Constitution », a souligné jeudi Marine Tondelier, leader des Ecologistes.
Une possible réprimande de la majorité et du RN est envisageable.

Manuel Bompard, député de La France insoumise (LFI), a exprimé sur TF1 que si une administration du Nouveau Front populaire était mise en place, il n’est pas sûr qu’elle serait démise peu de temps après. Il a insisté sur le fait de leur donner une chance. Lucie Castets, convaincue de la durabilité de ce potentiel gouvernement, a suggéré d’élaborer des stratégies de gouvernance sur une base thématique.

Cependant, les députés favorables à Macron ont déjà dévoilé leur plan d’opposer un veto contre tout gouvernement intégrant les membres de la LFI, accusés, entre autres, d’hésiter à désigner le Hamas comme une organisation « terroriste ». Le Rassemblement national a également promis de voter contre un gouvernement comptant des ministres de la LFI.

Face aux interrogations sur le statut « terroriste » du Hamas, Lucie Castets a répondu positivement jeudi dernier. Toutefois, elle a également insisté sur l’arrêt des massacres en cours à Gaza et la libération des otages. Suite à une question controversée concernant le statut des athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Paris, qui selon certains élus de la LFI ne sont pas les bienvenus, elle a a simplement répondu: « Ils sont là ».

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