Récemment élue au Parlement européen, Rima Hassan, une activiste en faveur de la Palestine, a fait sensation. François-Xavier Bellamy, un eurodéputé de LR, a déclaré le jeudi 25 juillet qu’il allait intenter une action en justice contre sa consœur de LFI pour « menaces et incitation à commettre un crime ou une infraction contre un membre du Parlement ». Il estime que Hassan l’a « explicitement ciblé pour la réprobation des milieux islamistes » sur les plateformes numériques.
De son côté, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a ouvert une enquête à Bruxelles soupçonnant Hassan d’avoir violé le code de conduite de l’institution. La juriste franco-palestinienne pourrait être confrontée à des amendes et à une interdiction temporaire d’exercer ses fonctions parlementaires.
La cause de cette controverse sont plusieurs messages que Hassan a posté sur le réseau X. Comme celui du mercredi 24 juillet qui disait : « pour l’instant, François-Xavier Bellamy et ses acolytes proches du régime génocidaire israélien dorment paisiblement. Cela ne durera pas. » Le jour précédent, elle s’adressait à Bellamy en ces termes : « Votre lâcheté ici est la même que celle visible dans votre regard évasif et vide lorsque nous nous croisons dans les couloirs du Parlement européen. Soyez effrayés. Ce n’est que le commencement. »
Depuis le mardi 23 juillet, où l’une des quatre vice-présidences de la commission des droits de l’homme, pour laquelle son groupe politique, The Left, qui regroupe les gauches radicales, pouvait postuler, lui a été refusée, la législatrice française a intensifié ses attaques contre son homologue de LR.
François-Xavier Bellamy s’est vigoureusement opposé lorsque The Left a proposé Rima Hassan pour un poste le lundi 22 juillet. Il a aussitôt alerté Manfred Weber, le dirigeant des chrétiens-démocrates du Parti Populaire Européen (PPE) dont LR est membre. Selon lui, autoriser Hassan à occuper le poste de vice-présidente de la commission des droits de l’homme serait un pas en faveur des antisémites.
Bien que Weber ne souhaitait pas remettre en question l’accord existant parmi les différents groupes politiques du Parlement européen quant à la répartition des rôles – présidences, vice-présidences, etc. – au sein des commissions parlementaires suite aux élections européennes du 9 juin, Bellamy a réussi à le convaincre de changer d’avis.
Ceci est particulièrement crucial, car la commission des droits de l’homme, où a émergé le scandale du Qatar Gate, est un pôle d’influence significatif pour les nations étrangères visant à entretenir leur image ou à ternir celle d’un pays rival au sein du Parlement européen. De la Chine à la Turquie, en passant par le Maroc, les Emirats Arabes Unis ou l’Inde, des diplomates et lobbyistes internationaux y gardent des contacts fréquents pour soutenir leurs intérêts. C’est cette instance qui, chaque mois à Strasbourg, propose des « résolutions » non législatives, mais dont le contenu est étudié minutieusement au-delà des frontières de l’Union.
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