Le lundi 22 juillet, La Droite républicaine (DR, autrefois Les Républicains), dirigée par Laurent Wauquiez à l’Assemblée nationale, a dévoilé un « pacte législatif d’urgence ». Ce groupe, qui s’oppose à toute forme de coalition gouvernementale, a proposé ce pacte dans le but de faire avancer ses propositions, dont certaines visent à lutter contre les abus dans le système d’aides sociales et la migration non contrôlée. « Nous ne sommes pas une coalition gouvernementale : nous sommes indépendants et nous entendons le demeurer », a insisté M. Wauquiez lors d’une conférence de presse avec Bruno Retailleau, son équivalent au Sénat.
Dans ce « pacte législatif », qui se compose de treize textes, la droite a présenté les lois sur lesquelles elle est « prête à travailler » si le prochain gouvernement s’y intéresse, a souligné M. Wauquiez, marquant ainsi une distinction avec une coalition. « Une coalition (…) implique de signer un chèque en blanc », a-t-il précisé, ajoutant que toute augmentation des taxes ou le refus d’augmenter les pensions de retraite entraîneraient le dépôt d’une motion de censure.
La Droite républicaine compte 47 députés à l’Assemblée.
Le document, qui revient essentiellement sur les revendications traditionnelles de la droite, met l’accent sur la valorisation de « la France laborieuse » afin de lutter contre « l’assistanat ». Le document exige « la fin de l’immigration incontrôlée » et réitère des mesures précédemment retoquées par le Conseil constitutionnel en début d’année, lorsque la droite avait renforcé la loi sur l’immigration. Il préconise le conditionnement de « l’accès aux aides sociales à une durée de présence minimale » ou la substitution de « l’AME [aide médicale d’Etat] par une aide médicale d’urgence ». Le « pacte » a aussi pour vocation de rétablir l’autorité en « suspendant les aides sociales pour les délinquants et parents de délinquants mineurs ».
La Droite républicaine, qui a quarante-sept représentants à l’Assemblée nationale, a joué un rôle clé le 18 juillet, en soutenant l’élection de la macroniste Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée.
Avant l’introduction de ce « pacte » par la droite, Gabriel Attal, le premier ministre sortant et leader des députés macronistes, a suggéré aux membres de son groupe de « participer » à un pacte de « coalition » avec « la gauche et/ou la droite républicaine ». La semaine précédente, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait invité les députés macronistes à « collaborer avec Les Républicains sur le fond ».
Eric Ciotti, reconnu pour avoir bousculé la droite grâce à son union électorale avec le Rassemblement national, a exprimé sa désapprobation de ce qu’il considère comme « une collaboration avec Macron ». Il qualifie le « pacte » de « nouvelle étape dans le processus de devenir les adjoints d’Emmanuel Macron » dans une lettre envoyée aux adhérents des Républicains. Dans sa lettre, M. Ciotti, toujours officiellement le chef du parti, annonce sa volonté de lancer « dans un futur proche » un sondage pour questionner les militants sur leur envie de s’allier avec le parti de Macron ou l’extrême droite.
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