Marine Le Pen a brusquement choisi de ne plus critiquer le « système », un prétendu pacte politique, social et économique qui, selon elle, conspirerait contre le Rassemblement National (RN) et ses partisans afin de les empêcher d’accéder au pouvoir. Se moquer du soi-disant « système » tout en jouant un rôle dans son fonctionnement, notamment par des manipulations institutionnelles, est devenu une tâche compliquée pour cette candidate à la présidentielle triplement nommée. Ces manipulations institutionnelles ont souvent marginalisé le parti fondé par Jean-Marie Le Pen.
Les « combines », une fois méprisées, sont plus que jamais dans les esprits du RN, alors que l’élection du président de l’Assemblée nationale approche ce jeudi 18 juillet. Le RN a son propre prétendant à la présidence, Sébastien Chenu qui était vice-président au cours de la précédente législature, mais sans aucune illusion quant à la possibilité pour le député du Nord d’obtenir une majorité de voix. Son parti envisage déjà de le retirer de la compétition, peut-être avant même le deuxième tour de scrutin, pour « évaluer les forces en jeu » et déterminer quel autre candidat et adversaire pourrait le mieux servir les futurs intérêts du parti d’extrême droite.
Les candidats à la présidence de l’Assemblée nationale, y compris l’actuelle présidente, Yaël Braun-Pivet (Ensemble) et Naïma Moutchou, représentante du groupe Horizons, doivent remplir une condition posée par le parti d’extrême droite pour obtenir le soutien des 125 membres du RN : « maintenir les institutions et la pluralité ». En d’autres termes, attribuer à certaines parties du parti de Marine Le Pen des positions clés au Parlement (vice-présidences, questeurs, secrétaires), qui seront répartis le vendredi 19 juillet.
Il reste à établir pour le Rassemblement National (RN) quel parmi ses candidats apportera les votes requises pour son maintien dans le bureau administratif de l’Assemblée nationale, suite aux vice-présidences de Sébastien Chenu et Hélène Laporte avant la dissolution du 9 juin.
Jordan Bardella et son mouvement revendiquent officiellement quatre postes (deux vice-présidences, un des trois questeurs et un secrétaire) correspondant à leur position autoproclamée de « principale force d’opposition » face à Emmanuel Macron et du point de vue du nombre de députés. Le RN souhaite également prendre la tête de la commission financière, dont le rôle sera déterminé samedi et qui est normalement destinée à l’opposition conformément aux règles de l’Assemblée. En coulisses, le RN craint de se trouver « en situation de vide complet ». Cette situation peut être attribuée au Nouveau Front Populaire (NFP) et au groupe Ensemble pour la République (EPR) dirigé par Gabriel Attal, qui souhaitent écarter le parti lepeniste de ces fonctions de haut rang.
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