Face au risque de dissolution et de victoire de l’extrême droite, le système politique est déstabilisé. Le 18 juillet, près de dix jours après leur élection, les législateurs de la XVIIe législature se rassembleront pour désigner le président de l’Assemblée nationale, le dix-neuvième depuis 1958. Cette première élection interne, qui se déroule dans un hémicycle sans majorité, reflète l’équilibre des forces entre divers blocs, allant de la gauche à l’extrême droite.
Pour la première fois sous la Ve République, l’élection du président de l’Assemblée nationale va dévier de la traditionnelle logique majoritaire, qui a toujours soutenu le quatrième personnage de l’Etat pour son élection et l’établissement de sa légitimité. Le prochain détenteur de cette position sera issu d’un groupe minoritaire, et pourrait même être en opposition au gouvernement. Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des sceaux et auteur d’un Manuel de survie à l’Assemblée nationale, suggère que le nouveau président devra prouver son utilité et obtenir l’approbation de ceux qui ne l’ont pas élu.
L’élection de jeudi verra six députés se disputer le poste au cours d’un vote secret en trois tours (les deux premiers nécessitant une majorité absolue, le dernier une majorité relative). La campagne s’est déroulée de manière assez discrète, marquée par des négociations en coulisses et des alliances consolidées dans les derniers instants. Face à cette abondance et cette fragmentation, l’avenir reste incertain.
L’actuelle présidente, Yaël Braun-Pivet, se présente à la candidature pour la faction présidentielle, Ensemble pour la République, ainsi que pour ses partenaires du MoDem. Edward Philippe’s Horizons maintient son indépendance, propulsant la députée de Val-d’Oise, Naïma Moutchou, sur le devant de la scène. À gauche, André Chassaigne, un communiste, symbolise la résolution trouvée entre les quatre parties formant le Nouveau Front Populaire (NFP). Sébastien Chenu (RN, Nord), soutenu par le groupe du Rassemblement National (RN) et ses alliés ciottistes, est leur choix. Par ailleurs, Charles de Courson, le député centriste du groupe LIOT, est aussi en compétition. Enfin, à droite, Philippe Juvin, le député de Hauts-de-Seine, est envisagé pour représenter La Droite Républicaine.
Le nombre élevé de candidats reflète non seulement la fragmentation du Hémicycle, mais aussi le renouveau d’intérêt pour un rôle destiné à devenir crucial dans le chaos politique actuel. Avec un gouvernement Attal démissionnaire responsable des affaires courantes qui pourrait se prolonger au moins jusqu’à la fin des Jeux Olympiques le 11 août, l’Assemblée nationale n’a aucune référence gouvernementale pour établir les limites de son rôle.
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