Pour les sympathisants de la gauche, il est aisé de porter affection au Nouveau Front Populaire (NFP), néanmoins sa complexité peut être une entrave. Il existe un risque que leur incapacité à se mettre d’accord sur un candidat unitaire comme premier ministre pourrait finir par exaspérer leurs partisans. Aussi, le matin du vendredi 19 juillet, nous avons retrouvé un des médiateurs de la coalition de gauche à Paris, près de la Butte Montmartre, dans une atmosphère de calme qui contrastait fortement avec l’agitation de la veille. C’était quelques heures après la réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, en l’opposition avec le communiste André Chassaigne, et il était prêt à tout nous expliquer.
David Cormand, député européen écologiste et ex-chef des écologistes, s’est engagé dans des pourparlers sûrement clandestins mais jusqu’à présent infructueux. Le NFP lutte pour s’organiser autour de l’idée d’un nom pour la position du premier ministre. Il a souligné qu’il reste optimiste quant à la possibilité que la gauche puisse atteindre le pouvoir, malgré tout. Il voit la fragilité de l’alliance entre la coalition de Macron et la droite, qui s’est révélée lors des votes à l’Assemblée, comme un signe positif. Cependant, il a averti que plus le processus prend du temps, plus les électeurs du NFP risquent de se lasser et plus Emmanuel Macron a l’opportunité de se montrer ingénieux. Par conséquent, il prône une résolution rapide de la situation.
Bien qu’il ait livré un message de détermination vendredi matin, M. Cormand était sur le point de partir en vacances. L’élu écologiste, comme les autres négociateurs et observateurs, semble quelque peu dérouté. Les discussions tournent en rond au NFP, notamment depuis l’interruption unilatérale des discussions sur la nomination du premier ministre par La France Insoumise (LFI) le 15 juillet. La raison? Se concentrer sur la quête d’un candidat commun pour la présidence de l’Assemblée.
Le Parti Socialiste (PS) a appelé à un vote formel des députés des quatre groupes du NFP d’ici mardi 23 juillet. Cette demande fait suite à un appel similaire des communistes. Cependant, LFI a exprimé des divergences à la fois sur le calendrier et le processus de sélection. Jean-Luc Mélenchon a insisté sur le fait qu’il n’était pas nécessaire de se hâter à parvenir à un accord et que le vote n’était pas une méthode adaptée aux « Insoumis », qui cherchent toujours un consensus. Les écologistes, pour leur part, repoussent la décision sur ce sujet.
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