L’élection au poste de présidence de l’Assemblée nationale suscite une incertitude considérable, mais une chose est certaine : Yaël Braun-Pivet, la présidente en fonction, sera bel et bien la candidate représentant son parti, Ensemble pour la République (EPR, anciennement Renaissance). La seule en lice, elle sera présente lors du premier tour ce jeudi 18 juillet, sans avoir à faire face à une primaire interne.
Sa candidature est plutôt surprenante étant donné que sa présidence a été sujette à controverses au sein du parti présidentiel. Mathieu Lefèvre, député macroniste du Val-de-Marne pense néanmoins que « C’est logique que la présidente en place se représente ». Il ajoute que « l’idée de proposer plusieurs candidats en période de troubles n’est pas judicieuse, d’autant plus qu’elle a déjà correctement réalisé son travail au sein d’une assemblée en majorité relative ». Ces opinions sont appuyées par Stella Dupont, députée du Maine-et-Loire.
Le groupe Démocrate (MoDem), qui compte 36 élus, a décidé de ne pas présenter de candidat et demande à ses membres de voter pour Yaël Braun-Pivet. « En choisissant l’union face aux divisions inutiles et contre les conflits internes et partisans, les démocrates montrent l’exemple », selon un communiqué publié par les députés centristes après leur réunion de groupe mercredi soir. Cela représente une excellente nouvelle pour la députée des Yvelines. Par contre, le groupe Horizons (30 députés), du parti d’Edouard Philippe, a annoncé la candidature de l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée précédente, Naïma Moutchou, élue du Val-d’Oise.
Il semble y avoir une forte opposition contre le NFP.
La soirée de mercredi a été marquée par la perspective d’un accord entre EPR, le MoDem et le groupe renommé « Droite républicaine », Les Républicains (LR), sous la direction de Laurent Wauquiez. L’éventualité d’une candidature de Philippe Juvin, député du département des Hauts-de-Seine, qui est vu comme quelqu’un de coopératif avec le camp Macron, a déstabilisé le paysage politique. Il était prévu que Annie Genevard, députée du Doubs, serait la candidate. Cette situation suscite des spéculations, car il y a la volonté mutuelle de faire barrage au Nouveau Front populaire (NFP), en dépit des dix jours de négociations particulièrement laborieuses pour la gauche.
Si un accord existe, ceux qui appartiennent à l’ex-majorité ont l’intention de le dissimuler aussi longtemps que possible. Certains prédisent du drame tandis que d’autres minimisent l’impact et insistent que la candidature de Philippe Juvin montre que contrairement aux rumeurs, il n’y a pas d’accord. Effectivement, aucun candidat macroniste ne s’est présenté à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) contre lui lors des élections législatives, mais cela ne fait pas de ces candidats de la droite républicaine, appuyés par la coalition présidentielle, des partisans de Macron. Toutefois, dans les Hauts-de-Seine, l’entente de « non-agression » avec le LR local était réciproque avant d’être rejetée par la direction nationale du parti conservateur.
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