Le Nouveau Front Populaire (NFP) a proposé, depuis mi-juin pendant la campagne électorale législative, une augmentation substantielle du SMIC à 1 600 euros par mois, une proposition qui a déclenché de vifs débats. La polémique est intense, avec des personnalités politiques en désaccord, des économistes en confrontation, et les chefs d’entreprise exprimant leur inquiétude. Ceux qui s’opposent à cette hausse du salaire minimum soutiennent que cette mesure conduira à la « destruction de l’emploi », comme Gabriel Attal, le Premier Ministre, l’a affirmé, préditant la suppression de 500 000 emplois à long terme. En revanche, ceux en faveur de cette revalorisation soutiennent qu’elle stimulera la consommation et donc la croissance économique, avec un impact négatif minimal sur l’emploi. Le débat reste ouvert.
Actuellement, le SMIC s’élève à 1 398,69 euros net par mois pour un travail à plein temps. Si le NFP respecte son engagement, cela signifierait une augmentation de 200 euros, soit une augmentation de 14% en une fois. Environ 3,1 millions de travailleurs seraient directement affectés par cette mesure. Les partis de gauche espèrent qu’une telle initiative pourrait également entraîner une hausse globale des salaires.
Analyser les conséquences d’une telle résolution est complexe, indique Yannick L’Horty, professeur à l’Université Gustave-Eiffel, basée à Champs-sur-Marne. Sans preuves empiriques suffisantes, il est difficile de se prononcer pour ou contre cette décision. Cela dit, l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) a fait une simulation qui dévoile qu’une augmentation de 12% du salaire minimum pourrait entraîner la disparition aux alentours de 322 000 emplois. Cependant, Eric Heyer, à la tête du département d’analyse et de prévision à l’OFCE, précise qu’en parallèle, la hausse du salaire minimum pourrait stimuler la consommation et créer environ 142 000 nouveaux emplois, semblant diminuer l’effet négatif de la hausse.
Il y a un autre facteur à considérer : Si les salaires proches du minimum ne progressent pas aussi vite, plus de travailleurs se retrouveront au salaire minimum. Cette catégorie de rémunération est celle qui bénéficie le plus d’exonérations de cotisations de la part des employeurs, dans le but d’inciter à l’embauche. Par conséquence, les entreprises pourraient profiter de réductions de charges supplémentaires, les encourageant à recruter. Heyer ajoute que cet effet pourrait se traduire par la création de 151 000 postes supplémentaires, en plus des 142 000 mentionnés plus tôt, rendant la perte nette à 29 000 postes. Cette perte est sans doute négative, mais négligeable selon lui.
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