Ce mardi 16 juillet était marqué par une atmosphère capricieuse et par moments oppressante. À l’intérieur du hall de l’Élysée, une grande table a été préparée pour ce qui semble être le dernier conseil des ministres du gouvernement de Gabriel Attal. À seulement 35 ans, le plus jeune premier ministre de la Ve République n’aura siégé à la rue de Varenne que pendant une courte période de six mois. Il était déjà conscient qu’en fin d’après-midi, le président de la République accépterait sa démission, déposée une semaine auparavant suite à l’échec des élections législatives. Dans peu de temps, les ministres se limiteront à la gestion des affaires courantes, prêts à abandonner leur poste dès qu’une nouvelle équipe sera nommée. Cette parenthèse touche à sa fin. Cependant, il ne s’agit pas d’un moment d’émotion.
Lorsqu’Emmanuel Macron se joint à ce conseil des ministres élargi, il fait un point d’honneur à remercier chacun pour « l’effort accompli », assurant à tous qu’ils peuvent être « fiers des résultats obtenus pour aujourd’hui et pour les générations à venir ». Ceci marquait la fin de l’ère. Le locataire de l’Élysée n’est pas vraiment connu pour montrer ses sentiments. Sans tarder, Emmanuel Macron se tourne vers l’avenir et se concentre sur la protection de son héritage. La décision de dissolution prise le 9 juin a déplu à une partie de l’exécutif. Il ne peut pas passer outre.
Certains acteurs politiques comme Stanislas Guerini, Sabrina Agresti-Roubache et Marie Guévenoux n’ont pas réussi à obtenir l’élection, tandis que d’autres, comme Bruno Le Maire qui a été à Bercy depuis 2017, ont évité de se mettre en danger. Une question se pose pour eux : devront-ils s’éloigner de la politique une fois qu’ils n’ont plus leurs postes ? Emmanuel Macron, le président, n’a pas répondu à cette question ce jour-là. Il a insisté sur le fait qu’il aurait été irresponsable de ne pas apporter de changements après le 9 juin. Selon lui, il était nécessaire de permettre aux citoyens français de s’exprimer.
Emmanuel Macron n’exprime aucun regret et cherche à avancer, malgré les problèmes que rencontre son parti. Même si certains membres du parti présidentiel considèrent que le macronisme est moribond, Macron rappelle à ses partisans que l’unité est essentielle et que le principe de responsabilité doit s’appliquer à tous, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Est-ce que le nouveau président du groupe des députés Ensemble pour la République (anciennement Renaissance), Gabriel Attal, est dans ses pensées ? Lui et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, se battent en coulisse pour se placer sous le feu des projecteurs. Tous deux cherchent à rassembler le plus grand nombre de membres du parti autour d’eux. Pendant ce temps, la popularité d’Emmanuel Macron s’affaiblit après la dissolution de son parti, un geste que ses plus fidèles partisans de ses débuts ont trouvé difficile à accepter.
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