Invoquant un silence inhabituel, Emmanuel Macron a fait apparition silencieuse au sommet de l’OTAN. Le mercredi 10 juillet, il s’est rendu à Washington afin de prendre part aux festivités du 75ème anniversaire de l’Alliance Atlantique, un événement qui avait déjà commencé sans lui. Dès son arrivée, le président français s’est précipité au premier étage du centre de conférences pour rencontrer le tout président britannique, Keir Starmer.
Lorsqu’il a échangé une ferme poignée de main avec le président américain, Joe Biden, il semblait heureux et décontracté. Macron a donné l’impression d’avoir réussi à distancer la crise politique qui secoue son pays, trouvant son terrain sur le plan international avec ses pairs pour discuter les grands défis mondiaux comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les tensions indo-pacifiques.
La lettre qu’il a récemment publiée dans la presse française était censée le mettre à distance des débats politiques intenses dans son pays. Selon ses proches, Macron a rédigé la lettre à l’Elysée le jour précédent, puis a peaufiné les détails dans l’avion A330 qui l’amenait aux États-Unis. La lettre, présentée par la présidence comme un « format d’apaisement », a mis fin à un silence de près de dix jours.
Après les résultats des élections législatives trois jours plus tôt, Macron s’est présenté comme un médiateur élégant, presque en tant que maître du jeu. Il s’est demandé si le discours du chef de l’Etat était nécessaire pour assurer sa tranquillité à l’OTAN.
Face à ceux qui critiquent sa décision de dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, une décision qui risque de donner le contrôle du pays à l’extrême droite, le Président répond en saluant la « mobilisation » des Français le 30 juin et le 7 juillet. Ces événements montrent, selon lui, la « vitalité de notre République » et un « appétit pour la démocratie ». Il insinue que son choix était donc le meilleur.
Il réprimande aussi ses rivaux du Nouveau Front Populaire (NFP) pour avoir revendiqué la victoire trop tôt. « Personne n’a remporté » ces élections, soutient-il d’emblée dans sa lettre. Il néglige le fait que l’alliance de gauche a dominé (avec 195 sièges, selon le décompte du Monde du 8 juillet), suivie de près par l’Ensemble pour la République (avec 168 sièges) et le Rassemblement National (avec 143 sièges). Les Républicains sont loin derrière avec seulement 45 sièges. Emmanuel Macron peint une Assemblée nationale où « aucune des coalitions émergeant de ces élections n’est majoritaire », essayant ainsi de minimiser les gains du NFP.
Former une « majorité ferme, nécessairement diverse »
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