Gérard Larcher, le président du Sénat représentant les Républicains (LR), reste fortement insatisfait de la décision prise par Emmanuel Macron il y a un mois de dissoudre l’Assemblée nationale. Lors de ses rencontres, il exprime librement son indignation envers l’initiative risquée prise par le président le 9 juin et ses impacts ultérieurs. « Je pensais que le rôle du président était d’éclaircir la scène politique… », se désole l’élu des Yvelines, mentionnant que l’Assemblée nationale, qui compte « trois minorités », est plus compliquée que jamais. « Cette dissolution est un véritable gaspillage pour la nation. On ne prend pas la France à la légère », dénonce-t-il, se lamentant que la torche olympique, attendue le 14 juillet au Palais-Bourbon, ne puisse être reçue par le président actuel de l’Assemblée, qui ne sera élu que le 18 juillet.
Le mardi 9 juillet, juste avant le souper, Emmanuel Macron a reçu de nouveau Gérard Larcher à l’Elysée, suite au deuxième tour des élections législatives. Larcher lui a conseillé de prendre son temps avant de mettre en place un nouveau gouvernement. « Il est essentiel d’avoir de la sérénité et de la responsabilité, pour le bien du pays, affirme-t-il. Donnons-nous du temps pour que la logique prédomine sur les impulsions. »
Alors que le président espère créer une vaste coalition pour gouverner, comme il l’a noté dans sa lettre aux Français le mercredi 10 juillet, le président du Sénat a établi les limites des Républicains, précisant que son parti politique n’a aucune intention d’intégrer le gouvernement pour le moment, ni de faire partie d’une coalition imposée de manière unilatérale.
Gérard Larcher soutient un cheminement législatif basé sur des textes individuels, obligeant chaque faction de l’Assemblée Nationale à prendre position sur les projets de loi présentés pour le vote par le nouvel gouvernement. La droite introduira des idées concernant divers thèmes (comme la sécurité et l’immigration, la justice, la simplification, le pouvoir d’achat…) et il incombera au futur premier ministre – qui détermine et met en oeuvre la politique nationale – de signaler si ces propositions sont adoptées ou non.
Larcher est furieux de l’insouciance d’Emmanuel Macron. Il a averti que si le Nouveau Front Populaire (NFP) – qui a remporté les élections le dimanche 7 juillet, mais est loin d’une majorité absolue – devait prendre la tête du gouvernement à Matignon, il considérerait cela comme une attaque sur la démocratie et demandera immédiatement une motion de censure contre un tel gouvernement. « Si le premier ministre est issu du NFP, nous nous y opposerons, » avertit le président du Sénat, ajoutant que l’implication de La France Insoumise (LFI) dans cette alliance de gauche est un blâme qui disqualifie immédiatement les autres partis politiques de la coalition.
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