La situation politique post-électorale en France est sans précédent sous la Ve République : l’absence d’une majorité distincte est patente suite aux élections législatives. Les votes des citoyens ont cependant apporté des tendances claires sur trois aspects.
En premier lieu, l’extrême droite a été écartée de la course au leadership gouvernemental. Leur position en troisième place suscite une mobilisation massive contre leur bloc, ils se contentent désormais du rôle d’opposition.
Par ailleurs, aucun des trois partis prédominants n’a acquis le pouvoir de gouverner de manière autonome. Il n’y a pas de mandat populaire pour la mise en œuvre intégrale d’un programme par le Nouveau Front populaire ou Ensemble pour la République, tous deux loin du seuil de la majorité absolue.
En dernier lieu, afin de fournir un gouvernement à la nation, il sera nécessaire d’engager des dialogues entre les partis politiques autrefois rivaux pour établir une coalition axée sur des projets communs. Telle est la nature d’une coalition parlementaire, une pratique commune dans presque toutes les démocraties européennes.
Cependant, depuis dimanche, le Nouveau Front populaire semble ignorer ces faits démocratiques fondamentaux. Ils cherchent à mettre en place leur plan comme s’ils détenaient la majorité nécessaire le soutenant. Ils veulent même assigner un Premier ministre sans débat préalable sur ses objectifs et priorités, suggérant même l’idée d’abroger le 49.3 et de gouverner par décret.
Il est paradoxal de constater que ceux qui critiquaient la « minorité présidentielle » de 250 sièges en 2022, sont les mêmes qui revendiquent actuellement une pleine autorité avec seulement 182 sièges ! Le Nouveau Front populaire ne peut pas se placer au-dessus du système démocratique parlementaire.
La situation serait-elle similaire si le social-démocrate Olaf Scholz, après avoir obtenu le vote de ses 207 députés parmi les 700 du Bundestag, agissait comme si aucune autre entité politique n’existait ? Dans quel système démocratique la coalition au pouvoir prétend-elle gouverner avec un tiers des sièges parlementaires ? Quelle est cette illusion qui enferme la gauche en lui faisant croire à un droit incontestable de définir le rythme de la démocratie française ?
Soyons réalistes.
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