Après l’incapacité du Rassemblement national (RN) à obtenir une majorité à l’Assemblée nationale lors des élections législatives, un haut responsable du parti d’extrême droite a démissionné. Gilles Pennelle, qui occupait la fonction de directeur général du RN, a rendu sa démission le lundi 8 juillet, d’après le Monde.
Philippe Olivier, membre exécutif du parti et député européen, a confirmé son départ. Il nie cependant tout lien avec les résultats électoraux du dimanche, affirmant que Pennelle avait planifié de quitter son poste après son élection en tant que député européen le 9 juin, bien que cette information n’ait jamais été partagée avec la presse ou les responsables du parti. Olivier a ajouté que le président du RN, Jordan Bardella, annoncera prochainement une réorganisation complète du parti comprenant des ajustements mineurs en réponse à divers dysfonctionnements.
Pennelle, un proche d’Olivier, a orchestré en 2023 le « plan Matignon ». Ce plan visait à garantir 577 candidatures crédibles pour des élections législatives anticipées, un défi pour un parti ayant habituellement du mal à proposer des candidats sans antécédents de propos racistes ou antisémites. Pennelle avait également procédé à une importante restructuration des délégués départementaux, responsables locaux en charge du recrutement et de l’encadrement des candidats.
Toutefois, au cours de la campagne électorale, plusieurs candidats du RN ont été révélés comme racistes, homophobes, antisémites ou xénophobes. Certains étaient d’anciens membres de groupes nationalistes violents ou avaient été condamnés par la justice ; d’autres semblaient être des candidats purement symboliques.
Selon Olivier, le RN doit à présent s’engager dans une « auto-réflexion ».
Ce lundi, suite aux observations faites par les dirigeants du parti qui ont exhorté le RN à faire une « introspection » , Jordan Bardella a admis « des fautes » et a déclaré « assumer sa part de culpabilité ».
Dans une biographie dédiée à lui par Le Monde, Gilles Pennelle, ancien enseignant en histoire et géographie, avait révélé son adhésion au Front national (FN, le précurseur du RN) en 1987. Il a réfuté toute implication antérieure au Parti des Forces Nouvelles (PFN), à l’université de Rouen ; ce parti, successeur d’Ordre nouveau et très populaire dans certaines universités, était reconnu pour ses actions dramatiques et agressives – il préconisait « la révolution totale » contre le pouvoir « socio-communiste » et le « libéralisme conservateur ».
« C’était un moment violent, et le PFN était un groupe d’activistes tandis que le FN était plus conforme à la bourgeoisie, rappelle Roland Hélie, membre du conseil politique du PFN suite à la séparation du parti, en 1981. J’ai des souvenirs très clairs de Gilles Pennelle, il était un membre actif de la section de Rouen, je l’ai rencontré à plusieurs reprises. »
L’ex-directeur général du RN avait également été conseiller municipal à Rouen (de 1989 à 2001), conseiller régional de Haute-Normandie (de 1992 à 2004), et avait orchestré localement les campagnes présidentielles de 1988 et de 1995.
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