Au terme du premier tour des élections législatives le 30 juin, Guilhem Carayon occupait une position favorable pour se faire élire à l’Assemblée nationale pour la troisième circonscription du Tarn. Pourtant, dimanche, cet homme, président des Jeunes Républicains, fut, à la surprise générale, détrôné par Jean Tarlier, le député sortant de Renaissance (51% contre 49%).
La déconvenue fut autant inattendue que douloureuse, en particulier avec une avance presque de 15 points à l’issue du premier tour. Le jeune de 25 ans pointe une unique raison à cette surprenante défaite : « La coalition inédite entre l’extrême-gauche et Emmanuel Macron a triomphé», accuse-t-il sur X, en écho à la renonciation du candidat du Nouveau Front populaire, Julien Lassalle (25,4% au premier tour).
Guilhem Carayon, fervent et médiatique défenseur du rapprochement entre le parti Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) – une décision approuvée par Eric Ciotti, le contesté président de LR, le 11 juin, après sa dissolution – semble avoir subi grandement de l’union républicaine. À l’image d’Eric Ciotti, il attend son exclusion du parti où il est toujours officiellement le porte-parole.
Défenseur de la fusion des Droites
Cependant, depuis un mois, le jeune tarnais a surtout défendu la fusion des droites, concept longtemps marginalisé, sauf au sein de sa famille. Dans les années 1980, Bernard Carayon, actuel maire LR de Lavaur et père de Guilhem, soutenait déjà cette vison politique dans Contrepoint, le périodique du Club de l’Horloge, une association constituant alors une passerelle entre le Rassemblement pour la République (RPR, précurseur de LR) et le Front national (aujourd’hui le RN).
Il n’a pas été surprenant pour les membres de LR (opposés à Ciotti) de constater le franchissement du Rubicon par le « fils Carayon ». En mars 2023, le dirigeant des jeunes LR est apparu en couverture du magazine L’Incorrect aux côtés de ses pairs du RN et de Reconquête! (Pierre-Romain Thionnet et Stanislas Rigault), sous le titre distinctif : « Les jeunes coupent le cordon », faisant référence au cordon sanitaire, un obstacle à l’union des droits.
Un fervent soutien de Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes (et récemment élu député de Haute-Loire), Guilhem Carayon était cependant moins connu pour son élan débordant envers « ciottisme ». Le dirigeant des jeunes LR avait le sentiment que son dévouement pendant la campagne pour les élections européennes avait été sous-estimé par Eric Ciotti, qui l’a relégué à la neuvième place sur la liste LR. Malheureusement, Bruxelles ou Strasbourg n’étaient pas dans son destin et Carayon avait déjà envisagé de s’installer au Palais-Bourbon. Il a même pris l’initiative de proposer des candidats de son fichier des jeunes LR pour assister le Niçois, qui était un peu en manque de ressources humaines.
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