Jean-Luc Mélenchon vient de subir un sérieux coup dur. Trois des quatre députés « insoumis » qu’il avait décidé de ne pas renouveler ont en fait été réélus lors du second tour des élections législatives, le dimanche 7 juillet. En conséquence, ils ne feront plus partie du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale.
À Paris, Danielle Simonnet a remporté une victoire écrasante contre son adversaire, Céline Verzeletti, en obtenant 74,19 % des voix dans la 15e circonscription. Sur le réseau social X, elle a exprimé une « profonde gratitude » envers ses militants et ses électeurs. « Le (Nouveau) Front populaire (NFP), nous le bâtissons ensemble, à partir de la base », a-t-elle déclaré, soulignant ainsi que LFI ne possédait pas exclusivement l’alliance de la gauche. Pendant la campagne, elle a été sévèrement critiquée par son ancien parti, qui l’accusait, par le biais de Sophia Chikirou, une proche de M. Mélenchon, de « jouer de petits jeux » et de « saboter le collectif ».
Non loin de là, dans la 7ème circonscription de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière a également été réélu, avec 57,16 % des voix, face à Sabrina Ali-Benali, la candidate officielle de LFI. « Nous avons été contraints à un duel fraternel totalement inutile », a souligné le député sur TF1, appelant à ce que le NFP soit « démocratique » afin de « répondre aux attentes du peuple français ».
« On ne doit pas raviver les tensions »
Dans la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis, Raquel Garrido, ancienne députée et compagne d’Alexis Corbière, avait abandonné la course en faveur d’Aly Diouara, soutenu par LFI après être arrivée en troisième place au premier tour. Diouara a ensuite obtenu la victoire au second tour contre Aude Lagarde, la maire de Drancy (UDI), avec plus de 60% des votes.
À Marseille, Hendrik Davi, un associé de Clémentine Autain – qui avait été élue au premier tour en Seine-Saint-Denis et a également eu des démêlés avec LFI – a remporté l’élection en obtenant près de 66% des votes contre Franck Liquori du Rassemblement national qui a reçu 34% des voix. Le désistement d’Allan Popelard, le candidat officiel de LFI, a permis cette victoire, malgré les accusations de Popelard selon lesquelles Davi aurait « favorisé l’extrême droite lors du premier tour et usurpé l’identité du NFP ».
Après sa victoire, Davi a choisi de ne pas raviver les conflits. Lors d’une prise de parole devant son bureau à Marseille, il a exprimé simplement son « immense satisfaction de voir la gauche prendre le dessus ». Il déclarait sur X dimanche soir: « Bardella ne deviendra pas premier ministre. Il est maintenant temps de mettre en œuvre le programme du NFP ».
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