L’ancien Premier ministre et actuel président d’Horizons, Edouard Philippe, n’a pas attendu longtemps pour lancer sa première critique contre Emmanuel Macron lors de la soirée électorale du deuxième tour des élections législatives qui a eu lieu le dimanche 7 juillet. Il a fait ses commentaires en direct sur les chaînes nationales à 21 heures, où, sérieux et flanqué des drapeaux français et européen, il critique indirectement Macron dès le début de son intervention.
Philippe exprime sa déception face à la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, une action qu’il croyait apporter de la clarté mais qui a plutôt mené à une incertitude généralisée. Il met aussi en garde contre les risques potentiels émanant du manque de crédibilité du pays, si aucune majorité ne pouvait émerger suite à cette décision du président.
Plus tôt à 18 heures, Macron a rassemblé les dirigeants de la coalition présidentielle à l’Elysée. Il insiste sur l’importance de l’unité et met l’accent sur le sens de la responsabilité qui doit primer sur les ambitions individuelles. Philippe, pour sa part, participe à la session par visioconférence de sa ville de Le Havre (Seine-Maritime) où il est maire, mais ne prend pas part au dialogue. Ses pensées sont cependant transmises à travers ses déclarations ultérieures au peuple français.
Dans son discours, Philippe est sceptique quant à la probabilité de former une coalition durable, affirmant qu’elle pourra tout au plus gérer le pays mais ne constitue pas un projet de remplacement ambitieux.
Edward Philippe, l’ancien Premier ministre, pendant les trois semaines de la campagne législative, se voyait comme un champion infatigable d’une vaste coalition allant de la « droite républicaine » aux sociaux-démocrates. Une configuration qui pourrait actuellement donner une majorité. Cependant, cette perspective ne satisfait plus Philippe. « Lorsque ni le PS [Parti socialiste] ni Les Républicains ne souhaitent rejoindre une coalition, ce n’est pas une situation réjouissante » exprime la députée européenne Nathalie Loiseau, une de ses alliées.
« Contribuer à la restauration d’un espoir »
A vrai dire, l’ancien chef de gouvernement français envisage d’autres plans que de participer à une coalition de convenance, destinée à maintenir le statu quo jusqu’aux prochaines échéances électorales. « Au-delà de cette nécessité de stabiliser le pays politiquement à court terme, nous devons également envisager l’avenir », dit-il, ses pensées tournées vers l’élection présidentielle de 2027. Il invite alors tous ceux qui le désirent à le « rejoindre », « dès ce soir [7 juillet] », pour « participer à la restauration d’un espoir. »
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