Malgré le second tour des élections législatives, le parti présidentiel se trouve dans une position affaiblie. Le 7 juillet, dimanche, Gabriel Attal, le premier ministre, déguste sa victoire personnelle, contre toutes les attentes. Les résultats ont complètement bouleversé les prédictions. Imaginé un moment comme capable de décrocher une majorité à l’Assemblée nationale, le Rassemblement National (RN) se trouve finalement en troisième position – après l’alliance de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP) et les macronistes. L’ex-majorité a réussi à protéger une grande partie de ses candidats, bien qu’elle ait été profondément diminuée.
Est-ce que cet accomplissement n’est pas le résultat du travail acharné de Gabriel Attal, dirigeant d’une campagne jugée perdue, et de son personnel ? « Nous avons eu raison de nous battre jusqu’au bout », déclare le patron du gouvernement dans le cadre du salon des ambassadeurs de l’Élysée, lors de l’annonce des premiers résultats dimanche soir. Emmanuel Macron, présent à ses côtés, est d’accord sans un mot.
Fait unique dans l’histoire des campagnes, le Président a été soigneusement écarté de cette lutte, menée avec vigueur par son Premier ministre, qui n’a que 35 ans. Sans peur d’offenser celui qui l’avait nommé à Matignon, Gabriel Attal avait franchement expliqué à Emmanuel Macron qu’il devait rester discret, ou le plus possible. Le jeune ministre pensait pouvoir compenser, grâce à sa popularité, le rejet que suscite ce président impopulaire. Quelques jours avant les élections, les proches du Premier ministre avaient un objectif clair : empêcher l’extrême droite de prendre le contrôle de Matignon. Et ils ont réussi.
Emmanuel Macron se trouve irrité par le « manque de maturité » de Gabriel Attal depuis de nombreux mois. Malgré cela, Attal n’affiche pas une modestie triomphale. Après avoir quitté la présidence, le premier ministre a pris la parole depuis le perron de Matignon le dimanche soir, juste après 21 heures pour souligner, en utilisant le pronom personnel « je », l’exploit accompli ces trois dernières semaines.
« Début de la campagne, j’ai tiré la sonnette d’alarme sur trois dangers potentiels: le danger d’une majorité absolue contrôlée par La France Insoumise [LFI], le danger d’une majorité absolue contrôlée par le RN, et le danger que le mouvement qui représente nos idées et nos valeurs disparaisse. Aujourd’hui, ces trois dangers ont été évités par les Français », déclare Attal. Malgré la perte de plus de 80 sièges au Palais-Bourbon par les députés Renaissance, Horizons et MoDem, « nous avons résisté et nous restons debout », a-t-il souligné.
Gabriel Attal, plus jeune Premier ministre de la Vème République et probablement aussi l’un des plus transitoires, devait remettre sa démission au Président de la République dès lundi, respectant ainsi le rituel républicain. Le groupe que le trentenaire représente n’est plus majoritaire à l’Assemblée nationale.
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