Olivier Marleix lutte contre un opposant qui semble n’avoir ni programme établi ni visage distinct. Olivier Dubois, le candidat du Rassemblement National (RN) pour le deuxième arrondissement d’Eure-et-Loir est l’objet de sa critique. « Voyez son affiche : les photos de [Jordan] Bardella et [Marine] Le Pen sont plus imposantes que son propre nom », a déclaré M. Marleix. Malgré son inexpérience politique, cet entrepreneur de la région francilienne a obtenu une nette avance sur le député sortant Les Républicains (LR) lors du premier tour des élections législatives du 30 juin (38,3% vs 25,9%). C’était une prestation remarquable contre le député qui était également président du groupe de droite à l’Assemblée nationale.
Lors d’une réunion le jeudi 4 juillet au Café des sports de la Ferté-Vidame, les partisans de M. Marleix se demandent toujours pourquoi ils ont obtenu un tel résultat après avoir passé une matinée à distribuer des prospectus. « Personne n’a vu le candidat RN avant le premier tour. Il n’a commencé à se montrer sur les marchés que lundi », a souligné Christian Bichon, maire d’une commune voisine. Olivier Marleix n’évoque jamais le nom de M. Dubois. En 2022, il avait vaincu Aleksandar Nikolic, un jeune cadre du RN souvent vu dans les médias, un adversaire plus expérimenté et apparemment plus menaçant. « Au final, nous avons des gens qui désirent voter pour Bardella. Donc, l’importance du nom ou des qualifications du candidat local passe au second plan », a déclaré, avec une touche de découragement, celui qui est député depuis 2012.
Pour renverser la situation, Olivier Marleix peut s’appuyer sur le soutien de la socialiste Nadia Faveris, qui s’est retirée après avoir terminé à la troisième place (25,6 %). « Nous ne faisons pas ce geste pour M. Marleix, mais pour la République », a-t-elle expliqué lors d’une interview sur Public Sénat.
C’est un choc.
L’union formée par la droite et l’extrême droite en 1983 à Dreux demeure un point sensible pour le bloc de gauche. L’instauration du barrage républicain depuis lors est une réaction instinctive. Jean-Pierre Stirbois, qui dirigeait le Front national (FN, anciennement RN) au niveau régional, avait uni ses forces avec le RPR afin de prendre la mairie des mains des socialistes. Six ans plus tard, son épouse Marie-France Stirbois, membre du même parti, devint députée de cette deuxième circonscription au cours d’une élection législative partielle.
Olivier Marleix, est bien conscient de l’histoire politique locale et n’a pas peur de mentionner ce souvenir encore frais. « Nous avons eu un aperçu précoce de ce qu’était réellement l’extrême droite. Et contrairement à ce qu’ils prétendent, ils n’ont pas évolué, » dit-il. Continuellement, le candidat réitère ce message lorsqu’il rencontre des électeurs. Au sein du centre Secours populaire de Dreux, une résidente de la « Cité américaine » exprime sa déception face à la bonne performance du RN dans son quartier. « Les gens me disent qu’ils n’ont jamais essayé, mais personnellement, je ne suis pas pressée, » dit-elle. Olivier Marleix rétorque alors: « J’essaie de faire comprendre à ces électeurs que ce n’est pas parce qu’on n’a jamais tenté de sauter d’un immeuble de 25 étages que c’est quelque chose que l’on doit essayer. »
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