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« Législatives 2024 : Les ‘candidats fantômes’ d’extrême droite »

Dans la première circonscription de Corrèze, depuis Meymac jusqu’à Vigeois et de Bugeat à Sainte-Féréole, les électeurs peinent à identifier Maïtey Pouget. Malgré une candidature active, cette rétraitée de 69 ans, inconnue de tous, a su obtenir 30,9% des voix lors du premier tour. Bien qu’elle postule pour un siège dans cette circonscription, elle réside en réalité dans la circonscription voisine, à Brive-la-Gaillarde.

Son manque de visibilité est frappant : pas de programme explicite sur ses affiches, juste une photo et quelques mots de Jordan Bardella. Beaucoup pensent à tort qu’il s’agit du candidat local. Francçois Hollande, ancien président et lui aussi candidat, le déplore en marge de sa campagne, où il obtient 37,6% des voix.

Le député sortant, Francis Dubois (Les Républicains, LR), la surnomme « la candidate fantôme ». Il arrive troisième au premier tour. Maïtey Pouget ne fait pas campagne sur les réseaux sociaux et n’a pas d’équipe de campagne. Elle se repose sur le soutien de Valéry Elophe, candidat expérimenté du Rassemblement National (RN) dans la deuxième circonscription de Corrèze.

Avant le débat télévisé du premier tour avec MM. Hollande et Dubois, Mme Pouget s’est absentée et M. Elophe l’a remplacée. Pour le débat des deuxième tours, il a écrit des réponses prêtes à l’emploi pour elle. Au cours de sa campagne, elle se distingue en prétendant que les villes de Corrèze commencent à être « envahies » par les immigrants. Ses absences répétées soulignent davantage les limites de son engagement.

Durant les élections législatives anticipées, le RN a été marqué par de nombreux candidats ayant des antécédents d’aracisme, d’antisémitisme, d’homophobie, de xénophobie, d’anciens membres d’groupes nationalistes violents ou condamnés par la loi. Néanmoins, le parti d’extrême droite a également été distingué par l’anonymat de plusieurs dizaines de ses délégués. Certains candidats ne se sont même pas présentés sur leurs propres affiches électorales, évitant toute visibilité ou expression publique.

Le clou de cette évasion a été l’indifférence sans précédent de candidats d’extrême droite à l’idée de participer à des débats face à leurs adversaires. Les stations de radio du réseau France Bleu ont dû gérer l’absence de trente-cinq candidats du RN et de son allié ciottiste, contre cinq d’un autre camp. La directive de Matthieu Mondoloni, directeur de l’information du réseau France Bleu, face aux annulations était de transformer le débat en interviews des candidats présents, afin d’éviter la « confiscation du débat démocratique ». Un enregistrement écrit du refus a été conservé et envoyé à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, chargée de garantir l’équité du temps de parole. La suite de cet article est réservée aux abonnés.

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