Le deuxième tour des élections législatives dans la première circonscription de la Savoie, près d’Aix-les-Bains, le 7 juillet, confronte les électeurs à un duel inhabituel. La députée actuelle, Marina Ferrari, 50 ans, affiliée à Ensemble, fait face à Typhanie Degois, 31 ans, candidate du parti Les Républicains-Rassemblement national (LR-RN). Ferrari a été nommée secrétaire d’État au numérique en février sous le gouvernement de Gabriel Attal, tandis que Degois était la précédente députée de la circonscription (2017-2022) sous le parti La République en marche, l’ancien parti politique d’Emmanuel Macron.
Degois a mené le premier tour le 30 juin, recueillant 36,2% des voix contre 35,2% pour Ferrari. Degois a pris la première place dans quarante-neuf des soixante-treize communes de la circonscription diversifiée, comprenant des zones urbaines, balnéaires, rurales et viticoles, surtout dans les régions les plus rurales. À la fin de la première manche, 611 voix séparaient les deux candidates. La majorité des autres voix sont allées à la candidate du Nouveau Front Populaire, Christel Granata (22,9%), qui s’est immédiatement retirée et a appelé à « vaincre l’extrême droite ».
Degois a laissé une impression énigmatique localement. Elle avait surpris tout le monde en remportant les législatives de 2017 contre Dominique Dord, un visage politique familier de la droite en Savoie, lors de la vague Macron. Cependant, beaucoup lui reprochent de ne pas être assez présente dans la circonscription, allant jusqu’à lui donner le surnom de « Fantômette ».
Dans le contexte de l’élection présidentielle de 2022, la jeune femme trentenaire avait accordé son parrainage à Marine Le Pen. Elle avait alors expliqué dans un communiqué que parrainer un aspirant président ne signifie pas lui donner son soutien, mais plutôt reconnaître sa popularité politique auprès des Français. Sans nouvelle proposition pour siéger au parlement, elle avait décidé de se retirer de la vie politique et avait créé son propre cabinet de conseil ayant son siège à Cannes (Alpes-Maritimes). Cependant, les documents officiels de l’entreprise établis en janvier 2023 indiquaient que Typhanie Degois, la présidente de l’organisation sans personnel, résidait toujours à Aix-les-Bains. Selon le rapport de La Lettre, son client principal était le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin.
Dominique Dord, qui avait eu du mal à accepter sa défaite face à elle en 2017, a déclaré avoir rencontré Typhanie Degois « il y a six mois ». Il affirme qu’elle lui avait promis qu’elle ne ferait jamais son retour en politique. Mme Degois, sollicitée par Le Monde, a refusé de participer à notre interview. Elle maintient une discrétion notable, même auprès des journalistes locaux.
La suite de cet article est disponible pour les abonnés, qui reste encore à lire est de 23,75%.
Laisser un commentaire