Gabriel Attal a récemment quitté Matignon, laissant derrière lui un héritage. Ce départ a eu lieu le lundi 1er juillet, après le premier tour des élections législatives qui ont vu l’extrême droite devenir la principale force politique du pays. Le Premier ministre sortant s’est rendu au siège de campagne de Renaissance, à la rue du Rocher à Paris, au lieu de la rue de Varenne.
La journée suivant les élections, toujours selon les mots du candidat de la 10e circonscription des Hauts-de-Seine et chef de campagne du parti au pouvoir, a été marquée par l’amertume. Au rez-de-chaussée de l’immeuble que le parti Macrone avait acquis lors de ses conquêtes politiques, un écran affiche le décompte des jours, heures et secondes restantes avant le second tour du vote, le 7 juillet, une date espérée pour être celle de la victoire de «la République».
Le Premier ministre reconnait une atmosphère tendue. Les résultats obtenus par le parti au pouvoir le dimanche soir n’ont pas créé de surprise. Le score est même moins désastreux que prévu, avec une troisième place acquise, devancé par le Rassemblement National (RN) et l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP). Gabriel Attal, 35 ans, a déclaré que cette situation était préoccupante et que son « premier souvenir politique remonte à la manifestation de 2002 contre l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, en compagnie de [son] père ».
Un peu plus de vingt ans après le fait politique marquant qui avait donné lieu à un front républicain contre l’extrême droite, le parti Macrone semble désorganisé face au RN, oubliant qu’Emmanuel Macron a été élu deux fois en exploitant les peurs générées par le parti de Le Pen.
Au cours de la journée, Gabriel Attal, en compagnie du président, a insisté auprès de ses collègues ministres sur le fait que « aucune voix ne devrait être pour le Rassemblement national ». Cependant, certains résistent à cet ordre. Les ministres Bruno Le Maire (économie), Christophe Béchu (écologie), Catherine Vautrin (travail) et Aurore Bergé (égalité des sexes), tous anciens membres du parti Les Républicains (LR), préconisent la politique du « ni-ni », ni RN, ni La France insoumise (LFI), pour le second tour, même au risque d’encourager l’extrême droite. C’est un affront fait non seulement à un président déjà affaibli mais aussi au leader d’une majorité qui n’existe plus.
Malgré le désespoir, Gabriel Attal garde son sang-froid, convaincu que, finalement, son message atteindra ceux qui doivent l’entendre. Lundi soir, sur 78 cas de tournois à trois où un candidat du camp présidentiel était troisième, 57 se sont retirés. Malgré la situation difficile, le premier ministre combat vigoureusement et envisage une nouvelle Assemblée nationale « diverse » qui réunit la droite, la gauche et le centre, tous unis contre le RN. « Dans la LR, chez nous et dans les partis de gauche, il y a probablement un sentiment de responsabilité pour le bien du pays qui permettra à l’Assemblée nationale de fonctionner », espère-t-il.
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