Seulement quelques heures après le premier tour des élections législatives, le premier ministre, Gabriel Attal, a jugé nécessaire de « mettre en pause » l’application de la réforme de l’assurance-chômage, selon des déclarations faites par son cercle proche à l’AFP dimanche soir, le 30 juin. C’est une marée basse pour le gouvernement car lors de cette élection, la coalition présidentielle Ensemble a fini en troisième position, distancée largement par le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front populaire. « Le peuple vote = le peuple gagne! Voici notre première victoire! » a répondu rapidement Marine Le Pen, dimanche soir.
La réforme de l’assurance-chômage, qui a été critiquée à la fois par les syndicats et de nombreux acteurs politiques – allant de gauche à RN et en passant par le centre droit – était initialement prévue pour être publiée dans le Journal officiel avant le dimanche 30 juin, avant que les lois actuelles ne soient caduques. Cependant, le ministère du travail a annoncé finalement le vendredi 28 juin que cela ne se produirait pas avant le 1er juillet.
Pour empêcher un vide juridique, étant donné que les réglementations actuelles de l’assurance-chômage ne seraient applicables que jusqu’à ce dimanche, un « décret intermédiaire », qui étendra ces règles, sera publié dans le Journal officiel lundi 1er juillet, selon Matignon et le ministère du Travail.
Inverse de direction de la marche.
La récente décision du gouvernement conclut un mois de tergiversations de la part de l’administration. Malgré les appels insistants pour annuler sa réforme, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, l’exécutif avait résisté à faire marche arrière. Le Premier ministre avait déclaré le 13 juin que « un décret sera publié avant le 1er juillet » pour faciliter la mise en place de ce plan. Le jour précédent, le président Emmanuel Macron avait été moins précis lors d’une conférence de presse, suggérant qu’une réflexion était en cours sur ce sujet, pour tenir compte du contexte « électoral » : « La suite devra être décidée plus tard. Devra-t-elle passer par la voie législative ? Par un décret ? Nous verrons au lendemain du vote. »
La controverse concerne une réforme qui, à compter du 1er décembre, aurait durci les conditions pour que les chômeurs puissent accéder à l’assurance-chômage. Le projet prévoyait d’allonger la durée de travail requise pour recevoir des prestations à huit mois sur les vingt derniers (contre six sur vingt-quatre actuellement pour les non-seniors). La durée de l’indemnisation aurait également été réduite de dix-huit à quinze mois (les individus d’au moins 57 ans bénéficiant d’un système différencié). Cette mesure devait générer une économie annuelle de 3,6 milliards d’euros pour le gouvernement.
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