Les quatre membres démissionnaires du parti La France Insoumise (LFI) qui ont été exclus des nominations officielles de leur parti et qui se sont présentés aux élections législatives ont tous réussi à se qualifier pour le deuxième tour des élections, qui aura lieu le 7 juillet. Cela s’est produit malgré le fait que leur propre parti et même Jean-Luc Mélenchon, le chef du parti, n’a pas soutenu leur candidature. Cela montre que l’approbation des partis politiques à gauche et de Mélenchon lui-même n’a pas été un facteur déterminant dans ces élections, et que le bilan des députés sortants a joué un rôle significatif.
En dépit des vidéos publiées par le fondateur de LFI encourageant les électeurs à ne pas sélectionner un « faux bulletin du NFP [Nouveau Front populaire] », Alexis Corbière, l’actuel député de Montreuil et Bagnolet (7e circonscription de Seine-Saint-Denis), est arrive en tête avec 40,2 % des votes, devançant Sabrina Ali Benali, qui a obtenu 36,4 % des votes et a été soutenue par LFI.
Raquel Garrido, de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, se trouve dans une situation plus délicate, arrivant en troisième position avec 23,7% des votes, après le candidat soutenu par LFI, Aly Diouara (33,1%), et Aude Lagarde de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) (24,6%). Le deuxième tour de la campagne de Mme Garrido s’avère difficile et dépendra du potentiel report des votes des électeurs du Rassemblement national (RN), dont le candidat a été éliminé après avoir obtenu 17,4% des votes. Il s’agira d’une élection triangulaire avec le RN.
A Paris, dans le 15e district, Danielle Simonnet, la députée sortante et rebelle du parti « La France Insoumise » (ou LFI), proclame son succès, ayant remporté 41,9% des votes. Elle est suivie par la candidate officielle LFI, Céline Verzeletti avec 22,9% des votes exprimés. Malgré une différence significative entre leur score, la bataille fraternelle promet de se poursuivre dans le 20e arrondissement lors de la semaine à venir.
Verzeletti, une militante de CGT, promet de participer aux « seconds tours de NFP clairement, sans tromperie ! » Simonnet, scandalisée, lui réplique : « Vous devriez avoir honte! Je suis en avance, avec 42%, et une différence de 20 points … Vous détournez négligemment des enjeux importants de notre époque », sur le canal X.
A Marseille, la situation est plus compliquée, le danger représenté par le parti RN (Rassemblement National) est bien réel, contrairement à l’environnement politique parisien. Dans le 5e district de Bouches-du-Rhône, Franck Liquori, leur candidat, est en tête avec 25,8% des votes, et est suivi de près par le député sortant de LFI, non reconnu, Hendrik Davi (24,4%). Ce dernier est à peine précédé par le candidat reconnu par LFI, Allan Popelard (23,3 %).
La différence entre les deux candidats insoumis est minime. Ils ont recueilli une part égale des voix de gauche dans ce district. C’est Davi, un proche de Clémentine Autain, qui peut réclamer une deuxième place et justifier de poursuivre la course. Sauf si le leadership de LFI préfère risquer un face à face dans une triangulaire avec l’extrême droite. La semaine prochaine décidera si le mouvement de Jean-Luc Mélenchon continuera de subir les attaques de son propre camp, ou si la progression du RN le convainc de changer de tactique.
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