Ce dimanche soir, le 30 juin, la place de la République à Paris s’emplit lentement. Agitant des drapeaux et banderoles aux slogans anti-fascistes, des centaines de jeunes se sont rassemblés pour protester contre l’extrême droite. Ce rassemblement a été possible grâce à l’invitation du Nouveau Front Populaire (NFP), l’alliance de gauche qu’ils ont soutenue lors du premier tour des élections législatives anticipées. La foule n’était pas de bonne humeur mais plutôt en colère face à l’éventuelle victoire du Rassemblement National (RN).
L’annonce d’un score de 28,1% pour le NFP en début de soirée a été accueillie avec désolation car ça semble ne pas être dense pour empêcher le RN de remporter la victoire. Les noms de Lucie Frappat, une kinésithérapeute de 26 ans, et de Joëlle Caron ont été cités pour exprimer les sentiments de découragement et de tristesse face à ces résultats. Le nom de Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, est revenu dans plusieurs discussions, mais Romain, un comédien et professeur de théâtre et un fan de Mélenchon, a suggéré un changement de leadership pour un visage plus frais et plus propre pour la suite. Comme le dit la foule, « c’est eux ou nous, il n’y a rien au milieu ».
À 23 heures, les leaders du NFP apparaissent ensemble. « Il faut l’avouer, le règne de Macron à Matignon est terminé », annonce Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes. Olivier Faure, le leader du Parti socialiste (PS), récemment réélu au premier tour en Seine-et-Marne, prononce un éloge à la France « métissée », tolérant « toutes les origines, toutes les couleurs de peau ». Jean-Luc Mélenchon, lorsqu’il s’exprime, déclare sous les applaudissements: « Il n’existe plus d’échappatoire dans ce pays. C’est soit eux, soit nous, il n’y a rien entre les deux ».
Cependant, malgré leur enthousiasme apparent, la gauche dissimule sa déception face à des résultats moins impressionnants qu’espérés. L’augmentation significative de la participation à ces élections législatives anticipées (d’environ 20 points par rapport à 2022, dépassant 65% de votants) – une situation sans précédent depuis 1997 – n’a pas réellement profité au NFP. L’alliance a dépassé de peu le score réalisé il y a deux ans par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Selon un décompte du Monde basé sur les données du ministère de l’Intérieur, ils avaient récolté au premier tour 26,16% des voix, devançant la coalition présidentielle (25,8%).
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