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« Crash des ambitions d’Agresti-Roubache aux législatives »

En attente pour jeter son vote le dimanche 30 juin, entre 12h et 14h, au gymnase Bombardière dans l’est de Marseille, Sabrina Agresti-Roubache était toujours optimiste. Un sourire ici, un selfie là-bas, elle utilisait une technique d’autosuggestion tout au long de sa campagne turbulente. « Les gens sont aimables et chaleureux envers moi », disait-elle, ajoutant cependant avec prudence : « Ce n’est pas pour autant que cela se reflètera dans les résultats électoraux ».

Au moment où elle accepte sa défaite dix heures plus tard depuis le perron de son bureau, cette femme de 47 ans, en poste à Marseille, cumula seulement 23,6% des votes. La candidate du Rassemblement national (RN) a pris la tête avec 45,5% des votes suivie par celle du Nouveau Front populaire à 26,9% lors du premier tour des élections législatives dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône.

Sans perdre de temps, Sabrina, protégée du couple Macron, annonce son retrait et appelle ses électeurs à ne pas soutenir le Rassemblement national. « Il était impensable pour moi de continuer. Un échec, ça arrive. Mais le déshonneur, c’est dur à surmonter », se justifie cette fille d’immigrés algériens, fière de ses origines modestes. Cette décision est respectueusement saluée par son adversaire de gauche, la secrétaire nationale du public, Pascaline Lécorché, malgré son choc d’avoir été injustement ciblée et accusée d’antisémitisme par Sabrina et son équipe durant la campagne. Dépourvue de nombreux soutiens.

Est-ce que Sabrina Agresti-Roubache pourra se remettre d’un revers qui menace sa position gouvernementale ? Alors qu’elle est en lisse pour remporter le second tour de sa circonscription le 7 juillet, son parti, le RN, est encore en tête. C’est sa première débâcle dans une ascension politique fulgurante qui est étroitement liée à sa relation avec Emmanuel et Brigitte Macron. Sa carrière a débuté en 2020, pendant les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle a été imposée à Renaud Muselier, le président sortant, par l’Élysée.

L’échec de cette ancienne professionnelle de l’audiovisuel menace surtout ses ambitions grandissantes pour sa ville, notamment lors des élections municipales de 2026 et la création de son tiny-parti « Avec Sabrina ! ». « Tant que vous croyez, ce n’est jamais terminé», a-t-elle insisté à ses partisans dimanche soir. Elle n’a toutefois pas précisé si son engagement en politique était concerné par cette déclaration.

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