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« Le RN et faux-semblants d’antisémitisme »

Aucun coup de stylo ne peut effacer des décennies d’antisémitisme. Ceci devient apparent une semaine après la publication d’une tribune par Marine Le Pen le 22 juin dans le journal Le Figaro. Dans cette tribune, Le Pen soutient fermement qu’elle n’a jamais accepté d’idées antisémites ou révisionnistes au sein du Rassemblement National (RN). Cependant, l’entourage de la dirigeante d’extrême droite est surpris que la tribune n’ait pas reçu d’attention médiatique. Louis Aliot, le maire de Perpignan et un allié clé dans le rapprochement du Front National (FN, maintenant RN) avec la communauté juive, exprime sa déception, même par rapport aux médias généralement favorables. Le Pen a fait de grands efforts pour réécrire l’histoire de son parti d’extrême droite et pour se positionner comme un « rempart » contre l’antisémitisme.

L’explication de Marine Le Pen pour la publication de cette tribune est l’augmentation des actes antisémites, qu’elle attribue à un antisémitisme communautariste et de gauche, qui, selon elle, se propage dans toute la société. Mais l’ancienne députée du Pas-de-Calais cherche surtout à faire oublier l’antisémitisme que son père, Jean-Marie Le Pen, a longtemps promu au sein de son parti. Cette ombre est considérée en interne comme le dernier obstacle à la « dédiabolisation » d’un mouvement qui, fondé en 1972 par d’anciens collaborateurs nazis et des membres des Waffen-SS, peut pour la première fois espérer accéder au pouvoir lors des élections législatives du 30 juin et 7 juillet. Valérie Igounet, historienne spécialiste de l’extrême droite, fait remarquer que les dirigeants du RN ont reconnu le poids de cette stigmatisation. Ils ont compris qu’un parti ne peut atteindre le pouvoir s’il se proclame ouvertement antisémite.

Depuis son accession à la tête du Front National (FN) en 2011, Marine Le Pen a toujours maintenu une double politique. En premier lieu, accusant la gauche et ses alliances présumées avec l’islamisme d’être responsables des actes antisémites. En second lieu, en s’éloignant des membres de son parti qui tiendraient des propos susceptibles de nuire à son image. Dans sa tribune, elle affirme fermement n’avoir jamais accepté de compromission avec des idées antisémites ou révisionnistes au sein de son mouvement. Bien qu’elle rappelle régulièrement avoir suspendu son propre père du FN en 2015 après qu’il a été reconnu coupable par la justice pour des propos antisémites à six occasions différentes (1969, 1986, 1991, 1993, 1999, 2012), certains membres de son parti continuent d’émettre ce type de commentaires à ce jour. « Hommes de la Banque Rothschild », des mots encore visibles dans l’article, dont 66.04% restent à lire exclusivement pour les abonnés.

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