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« Législatives 2024: Droite affaiblie à La Réunion »

Après avoir obtenu un pourcentage de 5% au département lors des élections européennes du 9 juin grâce à la liste de François-Xavier Bellamy, Les Républicains (LR) ont fait face à un véritable défi de sélection avec seulement deux candidats pour sept circonscriptions lors des législatives. Est-ce que la droite existe encore à La Réunion, qui avait été si fortifiée localement suite au quinquennat de François Hollande ?

Le maire de Saint-Pierre, capitale du sud de l’île et dirigeant des LR locaux, Michel Fontaine, reconnaît que son parti a subi un gros revers. D’autant plus avec « la trahison d’Eric Ciotti», qui a rejoint le Rassemblement national (RN), alors que « notre formation a toujours combattu les extrémités et soutenu les valeurs humanistes du général de Gaulle ». Ce mouvement a été très mal reçu par beaucoup de ses militants, témoigne celui que ses adversaires surnomment « un faiseur de roi ».

Le candidat de Fontaine à Saint-Pierre, David Lorion, a symboliquement rendu sa carte du parti mais se présente comme le défenseur de cette droite départementale réunionnaise, fille du combat de Michel Debré contre le Parti communiste réunionnais et son inclination autonomiste. L’autre candidat LR est un vétéran de la politique locale, René-Paul Victoria, 69 ans, ex-maire de Saint-Denis (de 2001 à 2008), ex-député et un temps exclu des LR pour avoir présenté une liste dissidente lors des régionales de 2015.

En conclusion, « la droite n’est plus unie ».

Dans d’autres quartiers électoraux, il n’y a apparemment pas de personnalités influentes se présentant, à l’exception de ceux se présentant sous la bannière de « divers droite ». À l’ouest de l’île, à Saint-Paul, des membres de l’opposition municipale ont même adressé une requête publique à Cyrille Melchior (divers droite), le président du conseil départemental, les encourageant à se lancer dans la lutte pour ce quartier, où il a été autrefois élu. Melchior, un allié des gouvernements d’Emmanuel Macron, a poliment refusé, affirmant qu’il souhaite rester concentré sur son rôle actuel. D’autres ont également choisi de ne pas se présenter. Ces élections législatives anticipées entrent en collision avec le planning de certains responsables déjà concentrés sur les élections municipales de 2026, voire les régionales de 2028. Deux élections jugées importantes dans l’île.

Cependant, le problème semble être plus complexe. Un officiel anonyme spécule sur l’état de « bordélisation » et de « satellisation ». « Il y a des individus qui se détestent et ne dialoguent plus. La droite ne se rassemble plus. Et elle est trop discrète », note-t-il. Les sempiternelles discordances entre le sud et le nord et les querelles internes entre Michel Fontaine et Didier Robert (divers droite), ancien président du conseil régional ayant annoncé sa retraite de la scène publique à la fin de 2021 suite à une condamnation pénale, ont causé des blessures durables. Les dernières élections sénatoriales ont également fait des dégâts. Il y a eu une union difficile qui a cependant abouti à l’élection de Viviane Malet (LR) et Stéphane Fouassin. Ce dernier a ensuite rallié le camp macroniste, créant une tension supplémentaire.

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