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Chef CCAT et indépendantistes détenus métropole

Même les avocats sont abasourdis. Les individus associés à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), qui ont été présentés au tribunal de Nouméa le samedi 22 juin au matin, pour être interrogés par un juge d’instruction et ensuite par un juge des libertés et de la détention, ont été informés de leur mise en détention provisoire en France. Un avion spécial a été affrété pour les emmener à Riom (Puy-de-Dôme), Bourges, Dijon, Mulhouse (Haut-Rhin) ou Blois, tous à 17 000 kilomètres de leur domicile. Le juge des libertés et de la détention a choisi de ne pas rendre publics les débats, étonnant ainsi les avocats, qui ont dû transmettre la nouvelle aux familles tout aussi ébahies.

Christian Tein, qui est considéré comme le leader de la CCAT, a été dirigé vers la prison de Mulhouse. Brenda Wanabo, responsable de la communication du groupe, a été envoyée à Dijon. L’avocat de Christian Tein, Me Pierre Ortet, s’est déclaré « stupéfait » par une décision « extraordinaire et non discutée ». Me Thomas Gruet, l’avocat de Brenda Wanabo, a confirmé que l’emprisonnement en métropole n’a jamais été évoqué lors des débats. « Cela a été révélé à ma cliente lors de la délibération. Il était trop tard pour argumenter », a-t-il ajouté. M. Gruet a exprimé son regret que la famille de Brenda Wanabo, qui a laissé trois enfants en Nouvelle-Calédonie, ne pourra pas voyager pour lui rendre visite. Comme ses collègues, il a prévu de faire appel. « Le jeu était truqué depuis le début ».

Les avocats ont montré leur surprise face à l’organisation rapide des transferts vers la métropole, procédures généralement durable et réservée aux prisonniers condamnés désireux de partir, qui peuvent nécessiter des mois de préparation. Ils se demandent comment un avion peut déjà être prêt à transporter ces personnes, supposant que toute cette logistique aurait dû être mise en place avant même les audiences.

Me Stéphane Bonomo a ajouté que selon lui, tout avait été décidé à l’avance dans cette affaire, supposant que le juge de la liberté et de la détention avait déjà une liste pré-définie de prisons en métropole à affecter. De son côté, Me Christelle Affoue exprime ses préoccupations quant aux droits de la défense, indiquant que la distance entre leurs clients et eux rendra la préparation d’une défense décente très difficile.

Le mercredi 19 juin, onze militants ont été mis en garde à vue. On leur reproche d’être responsables des actes de violence ayant entraîné la mort de neuf personnes en Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai et plus de 1,5 milliard d’euros de dégâts. Ces accusations sont rejetées par les militants, qui se considèrent comme des « guerriers de la liberté » et continuent d’appeler publiquement à des manifestations pacifiques. Leurs partisans critiquent la partialité de la « justice coloniale », face à des militants, dont certains sont des figures reconnues du mouvement indépendantiste.

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