La gauche a adopté une approche plus audacieuse en comparaison à la majorité et au Rassemblement national (RN), une décision qui comporte un risque plus élevé. Le RN a gardé ses plans assez généraux, alors que le Nouveau Front Populaire (NFP) a rapidement dévoilé un plan ambitieux comprenant de nombreuses mesures économiques qui coûteraient très cher. Cela a ouvert l’opportunité pour plus de critique et a nécessité de plus amples explications sur des plans qui ne sont pas encore entièrement mis au point.
Eric Coquerel, le président de la commission des finances (parti la France insoumise – LFI), a souligné lors d’une conférence de presse le 21 juin que son parti est le seul à présenter à la fois un budget et un plan. Il espère que les deux autres partis seront soumis aux mêmes questions techniques.
Depuis la révélation du programme de cette coalition, qui regroupe plusieurs partis de gauche, le 14 juin, il a été soumis à des critiques venant du monde économique et du camp du président. Ils mettent en question l’économie du programme et soulèvent comme le Premier ministre Gabriel Attal l’a fait remarquer le 20 juin – le risque d’une pression fiscale importante. Ian Brossat, un sénateur communiste de Paris, a riposté en renvoyant le Premier ministre aux antécédents financiers publics de la majorité, en disant : « C’est comme si Madoff vous disait que Robin des bois va vous voler! ».
Dans le but de rassurer sur la crédibilité de leurs engagements et apaiser les controverses relatives à leur coût pour les finances publiques, NFP a convoqué une réunion vendredi avec les économistes Julia Cagé (présidente de la Société des lecteurs du « Monde » ), Eloi Laurent, et Eric Berr. Des évaluations différentes de ces coûts ont émergé récemment, allant de 200 milliards d’euros selon Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, 106 milliards d’euros selon la socialiste Valérie Rabault, à près de 300 milliards d’euros selon le gouvernement actuel.
Eric Coquerel a dévoilé vendredi un projet ressemblant à un plan de relance budgétaire: une augmentation de 25 milliards d’euros des dépenses pour l’année en cours afin de « calmer l’agitation sociale ». Cela comprend l’annulation des réformes des retraites et de l’assurance-chômage, l’augmentation de 10% du point d’indice pour les fonctionnaires, et des subventions pour le logement.
En 2025, ces dépenses augmenteront jusqu’à 100 milliards d’euros, afin de financer des travaux importants de rénovation thermique, investir dans les énergies renouvelables et mettre en place la « garantie d’autonomie », un revenu minimum pour les jeunes. À partir de 2026, les dépenses s’élèveraient à 150 milliards, ce qui comprendrait entre autres l’embauche de fonctionnaires et un vaste plan pour le fret. La gauche promet également de soutenir les PME dans l’absorption du coût de l’augmentation du smic à 1 600 euros net et envisage une nouvelle « grande réforme » avant 2027 pour rétablir l’âge de la retraite à 60 ans.
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