Le Nouveau Front populaire (NFP) prône un programme « sérieux », tandis que Patrick Martin, le chef de Medef, le qualifie de « dangereux » pour l’économie française, éventuellement plus encore que le programme du Rassemblement National, selon une interview au Figaro. Le programme du NFP, qui a été conclu après seulement quatre jours de discussions, était encore en cours d’affinement le 21 juin, au milieu de débats concernant son coût, impliquant des socialistes, des « insoumis », des écologistes et des communistes. Ces discussions devaient se solder par une conférence de presse le 21 juin à midi.
Cependant, peut-être que l’enjeu principal se trouve ailleurs. Alors que le monde économique et le gouvernement dénoncent le programme comme une possible ruine nationale, la gauche est en jeu. Selon le politologue Rémi Lefebvre, le fait que le gouvernement mette l’accent sur l’irréalisme du chiffrement peut tourner le débat vers les problèmes socio-économiques, ce qui peut bénéficier à la gauche. Après avoir passé la majorité de leurs négociations à débattre des problèmes internationaux, allant de Gaza à l’Ukraine, et du combat contre l’antisémitisme, les reproches d’irréalisme représentent presque un soulagement. Ils permettent un retour aux débats traditionnels entre gauche et droite, où le NFP peut mettre en avant ses messages sociaux.
Ces messages ne sont pas nécessairement novateurs. Dans les négociations, les partenaires de La France insoumise (LFI) ont évité de prendre comme base le programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), dérivé de la plate-forme présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Cependant, l’accord du NFP reste en continuité avec ce dernier.
Le concept d’un « contrat de législature » introduit par les communistes et autrefois utilisé par Fabien Roussel en 2022, a été repris par les « insoumis ». Ils ont suggéré une mise en ordre des mesures à réaliser, limitant un peu leur répertoire des deux dernières années. Cyrielle Chatelain, ancienne présidente de l’assemblée nationale du groupe écologiste, a rejeté l’idée d’établir seulement quinze mesures, en disant qu’elles sont insuffisantes pour diriger. Elle exprimait également un besoin de transparence aux électeurs. Les discussions se sont déplacées de la théorie à la pratique avec l’abandon des termes comme « révolution fiscale » comme en 2022 pour favoriser des mesures similaires dans un projet de loi rectificatif dès le 4 août, afin d’établir une politique fiscale juste. Le terme « nationalisation » des aéroports stratégiques, EDF et Engie et celui de « socialisation » de certaines banques générales pour la création d’un flux de trésorerie public qui facilite le financement de l’Etat, ne sont plus à l’ordre du jour. L’alliance prévoit toujours l’établissement d’un « pôle bancaire public » qui repose uniquement sur la Caisse des dépôts et consignations et la Banque publique d’investissement tout en évitant d’aller aussi loin que la nationalisation des banques générales. L’alliance continue de soutenir la création d’un pôle public pour les médicaments, cependant, le projet de LFI et du Parti communiste français (PCF) concernant la nationalisation de Sanofi a été rejeté pour son coût prohibitif. Seulement 62.85% de l’article reste à lire, réservé pour les abonnés.
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