Dans un cadre soigné, mêlant solennité et identité locale avec des drapeaux français et européens ainsi qu’un fauteuil créole en bois de tamarin et cannage fait main, André Thien Ah Koon, 84 ans, plus connu sous le nom de « Tak », a partagé des nouvelles déchirantes. Très ému, au point d’être au bord des larmes, ce maire de 84 ans de la commune rurale du Tampon, qui compte 85 000 habitants, a annoncé lors d’une conférence de presse le 13 juin qu’il allait « temporairement quitter ses fonctions de maire ». Il ne le fait pas de sa propre volonté, et cela n’est certainement pas la volonté du peuple, insiste-t-il.
Le 23 mai, Tak a été condamné à huit mois de prison avec sursis, une amende de 10 000 euros et cinq ans d’inéligibilité dans une affaire de prise illégale d’intérêts. Malgré son appel, il a été destitué de son mandat et sera contraint de démissionner de ses responsabilités municipales à la fin de la procédure administrative en cours. Cette condamnation pourrait signifier la fin de sa carrière politique. Selon Tak, la population du Tampon perd un proche, un ami et un soutien.
La Cour d’appel de Saint-Denis a pris une décision faisant suite à deux condamnations précédentes, y compris une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant trois ans en 2005. Ce jugement punit l’emploi de la fille de son ancien adjoint principal fidèle comme présidente du conseil d’une entreprise publique locale (SPL), qui est aussi la sœur de sa deuxième adjointe municipale. André Thien Ah Koon est le président du conseil de surveillance de cette SPL, la Sudec, responsable de la gestion des déchets. Les juges ont conclu que le processus de recrutement était biaisé et que la présidente sélectionnée n’avait aucune compétence en matière de gestion des déchets.
Ses quarante et un ans de carrière politique
L’ancien maire considère cette décision comme une « injustice ». André Thien Ah Koon, « fier » de son bilan, invoque « le désarroi, l’incompréhension, la colère des citoyens » et insiste sur sa « légitimité ». Il énumère ses trente mandats, dont cinq en tant que député, obtenus au cours de quarante et un ans de carrière politique. Ses premiers pas en politique remontent à 1969, lorsqu’il avait été recruté par Michel Debré pour rejoindre le mouvement des jeunes gaullistes afin de combattre le « risque d’autonomie ».
La réservation du contenu de l’article est située à 24,79% de la fin. Ce protagoniste de la politique locale, qui accepte néanmoins les décisions des institutions, se voit comme la ‘victime’ d’une loi défectueuse. Il fait remarquer que faire la distinction entre ce qui constitue un conflit d’intérêts illégal doit être clarifié par la loi. Selon lui, les maires, qui sont les réels défenseurs du peuple et non pas les ministres, sont victimes d’une oppression quotidienne. En tant que fils d’immigrants chinois venant de la région de Canton vers la fin des années 1930, il souligne gravement que ces dirigeants sont écrasés par des responsabilités en constante augmentation, mettant en péril leur capacité à accomplir leurs devoirs.
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