Les syndicats et les groupes féministes lancent un appel à la mobilisation ce dimanche contre l’extrême droite, condamnant son soi-disant « féminisme de surface » et soulignant « le véritable risque qu’elle représente » pour les droits des femmes. Ces affirmations ont été réfutées par le Rassemblement national qui a critiqué ces « exagérations ». Ce rassemblement intervient une semaine avant le premier tour des élections législatives où le RN est le favori présumé. Une manifestation débutera à 14h30 à Paris, de République à Nation, où un « avertissement féministe sera donné » avec des sifflets, à l’appel de plus de 200 organisations (Femmes Foundation, Family Planning, #NousToutes…), ONG (Oxfam, France terre asile…) et syndicats (CGT, CFDT…). Des marches semblables sont prévues dans une trentaine d’autres villes, dont Bordeaux, Clermont-Ferrand, Poitiers et Nice. « Si le Rassemblement national gagne, nous serons les premiers visés, tout comme les individus LGBTQ+ et les migrants, » a déclaré Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) lors d’une interview avec l’Agence France-Presse. « C’est évident en Europe: chaque fois que l’extrême droite a pris le pouvoir, les droits des femmes ont reculé, d’une façon ou d’une autre, » a-t-elle ajouté, citant l’exemple de l’Italie, dirigée par Giorgia Meloni, une figure de l’extrême droite post-fasciste, ainsi que l’ancien gouvernement du parti Droit et Justice (PiS) populiste nationaliste en Pologne.
La loi autorisant l’intervention d’organisations anti-avortement dans les établissements proposant l’accès à l’avortement a été approuvée par le gouvernement Meloni en Italie. En Pologne, sous l’égide du parti PiS pendant huit ans, les droits des femmes ont considérablement régressé, aboutissant à une interdiction presque totale de l’avortement. Plus récemment, l’Italie, en tant que pays hôte, a été pointée du doigt pour l’omission du droit à l’avortement dans les engagements du G7.
En France, face à la possibilité d’une majorité du Rassemblement National (RN), soit absolue soit relative, à l’Assemblée nationale, des craintes se font sentir chez les associations quant à la réduction des subventions publiques, qui aurait un « impact direct » sur les femmes.
Suzy Rojtman dénonce le RN en affirmant que malgré leur revendication presque féministe, les associations ne sont pas naïves. Elle souligne que leur discours sur les violences faites aux femmes ne se focalise que lorsque l’auteur est étranger, ignorant que la majorité de ces violences se passent en famille.
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