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« Législatives 2024: Chaos des étiquettes politiques »

Dans le contexte des élections législatives imminentes, le spectre politique connait un assouplissement considérable. Après une semaine électorale caractérisée par des changements inattendus et des coups de tonnerre, dus aux manœuvres des partis politiques pour présenter rapidement leurs candidats, le ministère de l’intérieur a publié, le mardi 18 juin, la liste de 4011 candidats prêts à concourir lors des scrutin des 30 juin et 7 juillet. C’est donc une baisse d’un tiers par rapport aux 6290 candidatures de 2022 et presque de moitié par rapport aux 7877 de 2017. La dissolution soudaine d’Emmanuel Macron a provoqué une diminution drastique du nombre de candidatures dans les 577 circonscriptions, par manque de temps pour les plus petits partis et également en raison de la centralisation des candidatures suite aux alliances formées au niveau national.

Ces élections législatives anticipées ont révélé une nouvelle dynamique parmi les partis politiques. À gauche, le Nouveau Front Populaire (NFP), un accord électoral établi en seulement quatre jours, rassemble aussi bien l’ancien Président socialiste François Hollande, la France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, que le triple candidat à la présidence du Nouveau Parti Anticapitaliste, Philippe Poutou. Une union inévitable face à la menace de l’extrême droite, après une campagne électorale européenne tendue entre les différentes factions de gauche.

Sur les ailes droite et extrême droite, l’émergence d’une coalition entre le Rassemblement National (RN) et le président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, a fait chanceler la formation héritière du gaullisme, ainsi que Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, suite à l’échec d’une tentative d’alliance avec Marine Le Pen et ses représentants.

Dans l’entourage présidentiel, il y a une crainte croissante de perdre l’indépendance du noyau central, pris en étau entre deux forces opposées, l’union de la gauche et le Rassemblement National (RN). Cela incite les partisans d’Emmanuel Macron à se libérer de son autorité, alors que le président est devenu un repoussoir. Raphaël Llorca, expert attaché à la Fondation Jean Jaurès, remarque : « Les politiques ont plus changé en une semaine qu’en sept ans ».
« Les électeurs sont peu familiers avec les candidats »
Cette désintégration a surtout pour conséquence de fissurer davantage un système parti dominé par les « partis personnels » depuis 2017, selon les termes du politologue Rémi Lefebvre (Renaissance avec Emmanuel Macron, La France Insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon, le RN et Marine Le Pen, Horizons et Edouard Philippe, Reconquête ! et Eric Zemmour…).
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