Mercredi 19 juin, huit individus ont été appréhendés, y compris Christian Tein, reconnu comme le chef de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), un groupe à l’origine de la rébellion contre la réforme électorale. Cela a été confirmé par le bureau du procureur à l’Agence France-Presse (AFP). L’identité des sept autres suspects n’était pas immédiatement connue. Tous les huit ont été mis en détention provisoire, une mesure qui pourrait durer jusqu’à quatre-vingt-seize heures, étant donné qu’il s’agit d’activités criminelles organisées, précise le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas.
Le 17 mai, le procureur de Nouméa avait ouvert une enquête pour association de malfaiteurs, visant les « instigateurs » présumés des émeutes, y compris « certains membres de la CCAT ».
Depuis le 13 mai, des violences sans précédent depuis la guerre civile des années 1980 ont éclaté en Nouvelle-Calédonie. Neuf individus, dont deux gendarmes, ont perdu la vie, des centaines ont été blessées, et les dommages matériels s’élèvent à au moins 1,5 milliard d’euros. Plus de 3000 forces armées, gendarmes et policiers ont été déployés pour rétablir l’ordre.
La CCAT, fondée en novembre 2023 et ouvertement contre la réforme électorale, est dans la ligne de mire du gouvernement depuis le début des émeutes. Les autorités attribuent aux dirigeants du groupe la responsabilité des violences. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, l’a qualifiée d' »organisation mafieuse ».
Mercredi matin, des informations confirmées par l’AFP indiquent que le quartier général de l’Union calédonienne, qui héberge également plusieurs bureaux de la CCAT, a été encerclé par la police. Un barrage de la rue, érigé par des militants, a été démantelé. Plusieurs sources révèlent qu’une perquisition a été effectuée dans l’immeuble.
Selon Reine Hue, une membre élue (UC) de la province des Iles Loyauté, les autorités sont entrées sur les lieux, ont capturé des images, y compris de certains documents. Le procureur de la République a confirmé que les bureaux de la CCAT étaient les cibles de cette intervention, qui s’est déroulée sans problème.
Dans un communiqué, l’Union calédonienne a dénoncé des arrestations qu’elle considère comme abusives, qui ont eu lieu alors que M. Tein, commissaire général de l’UC, était en déplacement vers Nouméa pour une conférence de presse. L’Union a critiqué ces détentions non justifiées et a demandé immédiatement plus de détails.
Néanmoins, le parti a exhorté ses supporters à éviter toute réaction provocatrice et a appelé à la patience pour plus d’informations concernant ces arrestations. Un large périmètre de sécurité a été érigé autour du siège de la gendarmerie à Nouméa, où se déroulent les interrogatoires.
Les rues environnantes ont été fermées à la circulation. Plusieurs commerces, institutions bancaires et services publics ont choisi de fermer leurs portes en fin de matinée par mesure de sécurité, provoquant des embouteillages importants.
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