×
google news

« Uzès, ville aisée, gens sans rien »

La devanture du bar-tabac Le Provençal à Uzès (Gard) arbore sans honte son message : « Ici, on aime la France, le drapeau français et La Marseillaise, mais pas le RN. » Alexandre Gonçalves De Oliveira, le propriétaire, est la personne derrière cette déclaration. Fils d’immigrants portugais, il a été profondément bouleversé par les résultats du Rassemblement national (RN) aux élections européennes le 9 juin. « A 46 ans, je ne veux pas refaire le voyage que mon père a dû faire en quittant son pays natal et l’« Estado novo » de Salazar, » dit-il, irrité par ce qu’il voit comme une tendance ou une épidémie alimentée par la télévision et les médias sociaux. Selon lui, le soutien pour le parti RN n’est pas fondé sur l’adhésion à ses idées, ce qui l’incite à envisager des scénarios qui l’inquiètent tels qu’une présidence de Bardella, ou Ciotti ministre de la Défense ou de l’Intérieur.

Uzès, une ville chic du sud-est de la France, a tendance à garder la politique hors de la sphère publique. Jean-Luc Chapon, son maire (Les Républicains), brigue un huitième mandat, tandis que le député (MoDem) sortant, Philippe Berta, en est à son deuxième. Cependant, le scrutin européen a perturbé la dynamique de la politique locale.

La liste de Jordan Bardella a réussi à mener dans ce département, où l’extrême droite a pu prendre racine, avec seulement 22 %, malgré qu’elle n’atteigne pas les scores ailleurs. Berta, le député, a décidé trois jours après qu’il ne briguerait pas un autre mandat. Il a expliqué que la période de son mandat était tumultueuse et que l’environnement dans l’hémicycle était insoutenable pour lui, comparant cela à « un monde de chiens ». Sa décision affaiblit davantage la sixième circonscription du Gard, qui s’étend de Nîmes aux plaines agricoles de l’Uzège.

Située dans une zone pittoresque avec des rues piétonnes impeccables, Uzès, une petite ville de moins de 8 500 habitants, est une destination prisée des Belges, des Hollandais et du milieu intellectuel parisien. Elle reste un refuge distinct de la pauvreté endémique du reste du département. Pour reprendre une phrase célèbre, ce n’est pas vraiment le Gard, c’est « Uzès la belle ». Fabrice Verdier, un ancien député de François Hollande qui est devenu le président de la communauté de communes, l’admet lui-même: à Uzès, ni les problèmes de sécurité ni ceux de l’immigration ne sont vraiment ressentis.

Cependant, cette information ne représente que 42.81% de l’article total. Le reste est réservé aux abonnés.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 10
Politique

RN affiche impuissance à l’Assemblée

1 novembre 2024
« Mesdames et Messieurs, que sommes-nous en train de faire en ce moment ? Une question qui s'est posée pour beaucoup de membres du parlement lors des échanges du jeudi…
example 2100
Politique

Budget 2025 : amendements fragiles

31 octobre 2024
Depuis une dizaine de jours, les débats sur le budget ont commencé et le déroulement reste inchangé. Les auteurs des amendements sont fiers de chaque adoption, soutenant que le budget…
example 2093
Politique

Dirigeants CGT-Agroalimentaire condamnés sursis

31 octobre 2024
La CGT est dans une situation défavorable suite à une condamnation de sept responsables et anciens dirigeants de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (FNAF). Le 31 octobre, la 15e…
example 2081
Politique

Paris limite trafic hypercentre lundi

31 octobre 2024
L'administration municipale de Paris a émis une directive le jeudi 31 octobre instituant une Zone À Trafic Limité (ZTL) au centre de Paris, bloquant l'accès aux véhicules qui passeraient simplement…