Le Nouveau Front populaire (NFP) a vécu des premiers moments tourmentés. La France insoumise (LFI) a retiré cinq candidatures le vendredi 14 juin, dont celles d’Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet. Le lendemain, une foule de 250 000 personnes protestait contre l’émergence du pouvoir d’extrême droite en France. Le dimanche, Adrien Quatennens, membre de la formation « insoumis », coupable de violences conjugales, abandonne la course. Olivier Faure, principal secrétaire du Parti socialiste (PS), donne son avis à ce sujet.
Comment se porte le Nouveau Front populaire (NFP) ?
Le NFP apparait comme un immense espoir naissant. Les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté en France en sont le témoignage, ils rejettent l’extrême droite et aspirent à une vision différente, joyeuse, égalitaire, libératrice et fraternelle. Une gauche qui transforme la vie pour retrouver des jours plus heureux. Ce qui semblait inatteignable il y a une semaine, semble de nouveau réaliste face à l’urgence et la menace d’extrême droite. Maintenant, chacun doit se hisser à la hauteur de l’enjeu actuel.
La non-validation des cinq candidats, est-elle un risque pour la stabilité du NFP ?
La mise en doute de l’objectivité du NFP par elle présente la possibilité de masquer des conflits internes au sein d’un parti politique. Toutefois, personne n’a le droit de contester le NFP qui ne nous appartient plus. Le NFP appartient à tous ceux qui s’unissent. Sur les marchés, la crainte l’emporte. De nombreux citoyens que je rencontre me demandent : « Protègez-nous de ce cauchemar si le Rassemblement national prend le pouvoir. » Une mère noire portant son bébé m’a approchée ce matin en disant : « Ils ne veulent pas de nous. Pourquoi ne nous aiment-ils pas ? » Pour beaucoup de nos concitoyens, l’arrivée de l’extrême droite est une menace directe. La politique devient ainsi une priorité. Des millions de femmes et d’hommes comptent sur elle pour leur futur proche.
Ai-je parlé à Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise, depuis le déclenchement de la controverse ?
Je lui ai parlé dès le vendredi soir. Je lui ai exprimé mon opinion sur ces évictions. Il est certes du ressort de LFI de sélectionner ses propres candidats, mais avec le NFP aujourd’hui, toutes les décisions des uns affectent tous les autres. On n’écarte pas des talents simplement parce qu’ils ne suivent pas exactement la ligne.
Cependant, allez-vous soutenir la campagne des exclus s’ils se présentent ? Ils ont tout mon soutien, mon affection et mon amitié car ils ont toujours été à nos côtés dans tous les combats. Je suis d’accord avec ce que François Ruffin, le député sortant LFI de la Somme, a déclaré : « Les exclus doivent être soutenus, mais l’accord doit être respecté. » Le reste de l’article est réservé aux abonnés.
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