Dans une tentative de contrer une montée massive de l’extrême droite, prête à assumer le pouvoir pour la première fois depuis la constitution de la Ve République, des Français de divers horizons sont descendus dans les rues unis, le samedi 15 juin. Des milliers de manifestants ont répondu à l’appel de l’histoire à travers plusieurs villes de l’Hexagone – parmi lesquelles Marseille, Strasbourg, Bayonne, Toulon, Nancy, Reims, Rennes, Clermont-Ferrand, Nantes et Valenciennes. La CGT a recensé 182 réunions dans tout le pays, une réponse à son appel, ainsi qu’à quatre autres syndicats, plusieurs associations et partis de gauche, pour s’opposer à l’extrême droite. Selon les autorités policières, la mobilisation a attiré un total de 250 000 participants à travers la France.
Bien que la plupart des manifestations aient eu lieu tranquille, quelques incidents ont entraîné 20 arrestations, dont 9 à Paris, et 16 gardes à vue au niveau national, dont 5 dans la capitale française.
Ces manifestations ont vu la participation de personnes de tous âges – jeunes, familles, retraités – luttant avec un double sentiment d’incertitude, à la fois au regard de l’après 7 juillet, date du second tour des élections législatives anticipées, et de détermination indomptable de lutter jusqu’au bout. Laurent Dolias, un professeur d’histoire-géographie de 54 ans d’Aix-en-Provence, a exprimé un sentiment partagé par beaucoup : « Je ne pense pas que la gauche puisse remporter ces élections, mais elle peut empêcher le RN d’obtenir une majorité. Ça pourrait être le début de quelque chose ». Il était parmi ceux qui se sont rendus à Marseille, souhaitant « avoir sa voix et ne pas se sentir seul ».
Dans une atmosphère festive et dense, plusieurs milliers de personnes ont défilé depuis le Vieux-Port de Marseille en début d’après-midi. Parmi eux, Axelle Beaumont, 27 ans, brandissait fièrement une affiche faite main qui affichait son opposition au Front national. Profondément troublée par la crainte de voir le RN au pouvoir et capable d’ignorer la souffrance des réfugiés climatiques, elle a accueilli l’établissement du Nouveau Front populaire avec bonheur. Elle voit toutes les valeurs des gauches sociales converger et croit fermement qu’en mettant les ego politiques de côté, il est possible de réussir. Pourtant, suite aux échecs passés de la Nupes, elle reste réservée.
Depuis la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre plusieurs entités, tout le monde espère encore une reprise. À Strasbourg, la maire écologiste, Jeanne Barseghian, a lancé une manifestation en disant : « Face à la menace sur les droits de l’homme, nous ne céderons pas ! » Mélanie, une manifestante de 26 ans, a déploré : « Meloni, Trump, Bardella. Qu’on me libère de ça ! » Elle poursuit en disant « Je participe pour être comptée et pour montrer notre soutien au Nouveau Front populaire et aussi pour les appeler à être à la mesure de la tâche. »
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