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« Quatre jours vers le front populaire »

Il a fallu seulement quatre jours pour obtenir un accord concernant un « nouveau front populaire » à gauche, le 13 juin. Des discussions rapides s’imposaient, compte tenu du délai pour la remise des listes électorales le 16 juin et la situation préoccupante face à l’ascension de l’extrême droite. « Nous avons réussi. Un nouveau chapitre se dessine dans l’histoire de la France », s’est exprimé Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, jeudi. De son côté, Jean-Luc Mélenchon, le leader des « insoumis », a évoqué sur son blog « un événement politique majeur en France ».

Au contraire de la Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale (NUPES) de 2022, ce « front populaire » a reçu le soutien de l’ancien président socialiste François Hollande quelques minutes après son annonce. « Je ne connais pas tous les détails, mais ce qui compte pour moi, c’est que l’union a pu s’opérer. Malgré mes divergences connues, il y a un moment où l’on doit aller au-delà, aller à l’essence même », a-t-il déclaré dans le journal télévisé de TF1. Ce soutien devrait inciter les adversaires d’Olivier Faure, représentant 50% du parti, à approuver ce texte lors du conseil national vendredi matin. Pour le moment, toutes les factions du Parti socialiste (PS) sont réunies en conclave pour analyser cette nouvelle alliance.

Depuis l’invitation de François Ruffin à la formation d’un « front populaire » dimanche soir, une série de réunions s’est déroulée jusqu’à jeudi. Les événements ont débuté par des rendez-vous secrets en petit comité, lundi matin, entre les représentants du Parti socialiste, des écologistes et des communistes. Ces réunions ont eu lieu d’abord au siège de la campagne du Parti socialiste et de son candidat aux élections européennes, Raphaël Glucksmann, puis au bureau d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Au cours de ces rencontres, la leader d’EELV, Marine Tondelier, a informé ses collègues qu’un accord sans la participation de « La France insoumise » (LFI) serait inacceptable pour son parti.

Cependant, pas de question d’accepter l’invitation de Manuel Bompard, coordonnateur de LFI et bras droit de Jean-Luc Mélenchon, de retourner à leur siège à Passage Dubail, dans le 10ème arrondissement de Paris – une expérience qui avait laissé aux socialistes une impression de marche honteuse sous les projecteurs et les caméras deux ans auparavant. Cette fois-ci, le lieu de rencontre serait le siège d’EELV, rue des Petits-Hôtels, une « Suisse » politique de sorts où les écologistes n’intimident personne. Pour satisfaire les participants, les Verts offriront des pizzas, des brochettes de fruits et des macarons.

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