La ponctuelle modification de l’assurance-chômage pourrait avoir des répercussions négatives sur les demandeurs d’emploi, plus dramatiques qu’initialement anticipé. Quand cette révision sera totalement active, l’Unédic, l’entreprise co-gérée par les partenaires sociaux en charge du régime d’indemnisation, estime qu’elle pourrait engendrer des économies annuelles allant de 4 à 5,4 milliards d’euros, selon des projections données mardi 11 juin.
Cette dernière estimation dépasse celle mentionnée par le gouvernement le 22 mai, lorsqu’il avait commencé à dévoiler son plan. A ce moment-là, le gouvernement projetait une économie annuelle de 3,6 milliards d’euros. Ce réajustement à la hausse renforce la position des syndicats, confirmant leur conviction que l’impact des mesures prises par les autorités en place est « extrêmement alarmant », comme l’a réitéré Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, mardi.
Au cours d’une conférence de presse, l’Unédic a ajouté quelques détails, précisant qu’il faut rester vigilent sur les conséquences de la réforme. La révision se fait par décret, qui doit être publié dans le Journal officiel avant le 30 juin. Parmi les informations déjà connues, les chômeurs devront prouver qu’ils ont travaillé huit mois sur les vingt derniers (comparé à six mois sur les vingt-quatre actuellement) pour recevoir une allocation. De plus, la durée de l’indemnisation sera réduite (de dix-huit à quinze mois pour le droit commun, et ceux âgés de 57 ans ou plus recevront une protection pendant vingt-deux mois et demi, par rapport à vingt-sept actuellement).
Dans un discours prononcé mardi, Christophe Valentie, le Directeur général de l’Unédic, a partagé une version préalablement diffusée du décret. Toutefois, il a ajouté que « certains éléments de la rédaction n’étaient pas totalement explicites », mettant l’accent sur la complexité et la multiplicité des facteurs du texte. Il a déclaré qu’il y a en effet une estimation assez large quant aux économies qui seront réalisées. Ce qui est sûr, c’est que les résultats auront un impact « considérable ».
La possibilité d’un retrait est espérée par les syndicats. Le gouvernement, entre temps, mise sur l’augmentation des embauches à travers sa réforme, avec un objectif de 90 000 emplois supplémentaires. Monsieur Valentie a exprimé ses doutes à ce sujet : « J’attends qu’ils nous expliquent comment ils sont parvenus à ce chiffre », a-t-il déclaré. À l’Unédic, a-t-il continué, « nous ne parlons pas en termes de création d’emplois pour évaluer l’impact d’une mesure ». « C’est un défi car il implique de changer des comportements et anticiper le retour à l’emploi », a expliqué M. Valentie. Les modèles capables de prédire une telle création d’emplois sont encore en discussion.
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