Emmanuel Macron a choisi de mettre en suspens une proposition de loi constitutionnelle qui aurait modifié le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, un développement qui a depuis provoqué des troubles à travers l’archipel. Lors d’une conférence de presse à Paris, le président français a exprimé son intention de donner la priorité au dialogue sur place et au retour à la stabilité.
La proposition a d’abord été approuvée par le Sénat en avril, puis par l’Assemblée nationale le mois suivant. Toutefois, pour devenir une loi, le texte devait encore passer par un Congrès réunissant les deux chambres avant la fin du mois de juin. Cependant, avec la dissolution de l’Assemblée nationale, la convocation d’un Congrès est désormais impossible.
La loi, poussée par les loyalistes, visait à élargir le corps électoral – qui a été gelé depuis 2007 – pour les élections provinciales prévues en Nouvelle-Calédonie à la fin de l’année. Le camp indépendantiste a farouchement résisté à la proposition, arguant qu’elle marginaliserait davantage les électeurs autochtones.
La tentation d’adopter cette loi a déclenché des émeutes violentes depuis le 13 mai dans ce territoire français du Pacifique Sud. Ces manifestations, les plus graves depuis la crise politique des années 1980, ont entraîné neuf décès, des centaines de blessés et des dégâts considérables, selon les derniers rapports des autorités.
Avant que le Président ne s’exprime, le camp indépendantiste avait déjà accepté la fin de la réforme électorale controversée ces derniers jours. Le Parti de libération kanak (Palika), a confirmé mercredi que les élections européennes ont eu un impact significatif sur la loi constitutionnelle. Ils ont suggéré qu’il était temps de se concentrer sur le rétablissement de la paix et du lien social.
Le député macroniste Philippe Dunoyer a exprimé sa satisfaction à l’égard de la déclaration du président, la qualifiant de « bonne décision » dans un entretien avec l’Agence France-Presse. Il a souligné l’urgence de retrouver un environnement apaisé, de lever les barrages et de renouer le dialogue. En tant que candidat à sa réélection, il a affirmé que la priorité absolue n’était pas de faire campagne, mais de restaurer la paix.
Laisser un commentaire