Catégories: Politique
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12 juin 2024 12 h 12 min

L’incertitude des socialistes face à l’union des forces de gauche

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On Mardi 11 Juin entre 19h et 20h, une réunion inhabituelle de dirigeants socialistes a eu lieu au quartier général du Parti socialiste (PS) à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, était déjà présent avant l’arrivée des autres. Parmi ceux qui le rejoignent figurent Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, les anciens députés de l’Essonne et des Landes, Jérôme Guedj et Boris Vallaud respectivement, François Kalfon, nouvellement élu au Parlement européen, et Laurence Rossignol, sénatrice du Val-de-Marne, Patrick Kanner du Nord, et enfin Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen.

Ils se sont réunis pour un Conseil national, considéré comme le « parlement » du parti, avec pour objectif de discuter de l’accord signé par les partis de gauche en vue de former un « front populaire » pour les élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet. Après quatre heures de débats intenses où l’atmosphère était chargée, la réunion s’est conclue sans vote, confirmant la complexité de la situation.

Quand vient le tour d’Olivier Faure de prendre la parole, son discours vise à persuader l’assemblée de renouer avec « les insoumis », après une campagne européenne parfois chaotique. Il fait également référence aux divisions exacerbées par le conflit au Proche-Orient, qui ont mené à l’éclatement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). « Je suis conscient des cicatrices que cela a laissées en nous », déclare-t-il, tout en exhortant chacun à consentir à un effort pour soutenir « les millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui tremblent » face à la menace de l’extrême droite dans le pays.

Mais à Ivry-Sur-Seine, des signes de tension ont apparu sur l’accord, c’était donc inopportun de donner carte blanche à Olivier Faure. Surtout que trois problématiques clés restent en suspens parmi les diverses formations à gauche : le programme électoral, la distribution des districts électoraux et l’identité du potentiel Premier ministre que la coalition pourrait proposer à Matignon en cas de succès législatifs.

« Les pourparlers progressent favorablement »

Ce matin même, les efforts visant à matérialiser ce « front populaire » ont débuté, impliquant le Parti Socialiste, les Verts, le Parti Communiste Français (PCF), la France Insoumise (LFI) et la Place Publique, le parti de Raphaël Glucksmann qui a remporté le lead de la gauche lors des élections européennes avec 13,8% des votes. Concrètement, chez Europe Ecologie-Les Verts à Paris, où la gauche a validé lundi la création de cette nouvelle coalition, un groupe travaille sur la mise au point de l’accord électoral. Boris Vallaud, ainsi que les anciens députés LFI du Val-de-Marne, Clémence Guetté et Hadrien Clouet de Haute-Garonne, et le sénateur écologiste de Paris, Yannick Jadot, sont chargés de la tâche. Raphaël Glucksmann, quant à lui, tente d’influencer les discussions. Il a missionné son conseiller de confiance, Pierre-Natnaël Bussière, pour veiller à ce que « le soutien indéfectible à l’Ukraine », qui constitue son combat prioritaire, figure dans le document final, une question délicate pour la LFI et le PCF. Tout au long de la campagne, ces deux formations de la gauche radicale ont critiqué ses postures, en le qualifiant de « belliciste ».

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